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LE MYSTÊRE DU CHÂTEAU TEMPLIER D'AGERBOL

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Le comte Conrad 1er a fait édifier, en plus du château de Roquebrune-Cap-Martin, celui d’Albergol situé dans la vallée du Fenouil, à l'Est de Monaco. 

Agerbol, que les Comtes de Vintimille semblaient considérer comme une des principales forteresses occidentales, était situé sut l'étroite plateforme créée par un écartement de sommets de montagnes au flanc du Mont Agel et du Mont Gros, au milieu d'une vallée sillonnée par un ruisseau.

Ses quatre tours étaient entées sur les aspérités de la côte rocheuse. La première, au Nord, était vraisemblablement le donjon parce qu'elle est isolée et ferme l'enceinte; elle est presque exclusivement  formée par le rochet intérieurement excavé dont les ouvrages en maçonnerie n'ont fait que corriger les irrégularités et combler les vides, On · peut encore difficilement y reconnaître quelques vestiges de logement.

La chapelle séparait le donjon des trois autres tours qui se succédaient en enfilade. La dernière surplombait d'une hauteur vertigineuse deux gorges de montagne fuyant en profondeur vers la mer.

Les tours étaient reliées par un chemin de ronde couvert qui longeait leurs pieds du côté de l'Est. Les traces de son mur de protection sont encore apparentes. Extérieurement à ce mur régnait un chemin de maçonnerie qui bouclait l'enceinte en se rattachant au donjon.

Le Château d'Agerbol, étant donné les moyens d'attaque de l'époque et sa situation exceptionnelle, devait être inexpugnable et offrit un obstacle presque insurmontable pour tout ennemi venant de la mer ou de la Provence, couvrant ainsi Gorbio et Roquebrune.

Seule, au milieu des ruines de la forteresse; une partie de la chapelle se 'dresse encore.

Elle se compose d’une nef voûtée joignant une abside et les rattachant l'une à l'autre, un arc en plein cintre à claveaux de tuf assez régulièrement appareillés et portant sur deux pilastres. Le curieux oratoire maintient malgré tout le souvenir de la tradition latine.

Quel était son Saint Patron ? D'après le cadastre c'était Saint Quentin, mais il paraît beaucoup plus vraisemblable que cette Chapelle ait été dédiée à Saint Quintien; évêque de Rodez au Vl ème siècle, c'est d'ailleurs le nom prononcé par les vieux Rocabrunasques.

Le territoire dépendant du Château d'Agerbol était assez étendu. La bulle du Pape Lucina Ill, du 8 Juin 1182, est le premier document connu faisant mention de cette châtellenie et confirmant' au Chapitre de Vintimille ses privilèges et ses possessions.

Le 8 septembre 1185 une convention, signée à Gênes entre le Comte de Vintiimille Othon Il et la commune de VintimiIle, qui s'engage à ne recevoir parmi ses habitants aucun sujet des Châteaux de Roquebrune, Agerbol, etc., est signée.

Un acte de vente par les Templiers "cédant les biens qu'ils possédaient à Agerbol à l'Évêque d’ Albenga, date du 16 Janvier l191. Ce territoire comprenait toutes les terres comprises entre le Col du Mont Gros, qui alors s'appelait « Collam de Monachis », Col des Moines, et la mer, en allant du Nord au Sud, et celles s’étendant de la rivière de l' Arme, « Flumen de Finari », vallon qui limite au sommet du Mont Gros, de l'Ouest à l'Est.

Cet acte par lequel Pierre BUCILERIO, Guillaume de LAMANDA et Guillaume de CHILLlANl, frères du Temple, dûment autorisés par GAIMARD, Maitre et précepteur des Maisons du Temple de la province d’Italie, vendaient à AIRALDUO, Évêque d’Albenga, tous les biens que leur Ordre possédait sur le territoire d'Albergol, maisons, bâtiments champs, vignes, bois, canaux etc…, est le plus précieux  document concernant ce Château.

Depuis quelle époque et de qui les Templiers tenaient-ils ces possessions ? L’Ordre du Temple fondé, en 1118, avait été l’objet de nombreuses largesses et il semble bien que les comtes de Vintimille, si généreux envers les Églises et les couvents, aient tenu à encourager cette « milice du Christ » par la donation de cette châtellenie d’Albergol.

Après avoir mis en rapport cette vallée, les Templiers la vendirent.

Le 25 février 1200, le château d’Agerbol apparait pour la dernière fois dans un document. C’est un traité d'alliance signé par GUILLAUME 1er et son fils HENRI, comtes de Vintimille, avec ROLANDINO MALEPRESE, podestat de la République de Gênes par lequel les premiers cédaient les Châteaux de Roquebrune, Agerbol, etc.., sous réserve de leur reprise en fief.

Dans un acte suivant, daté du 30 juillet 1249, il n'est plus mentionné.

Agerbol a donc disparu entre 1200 et 1249.

En 1220, la Commune de Vintimille, qui refusait de se laisser absorber par Gênes, alliée aux Comtes de Vintimille, fut déclarée rebelle. Le comte de Provence Raymond Bérenger IV vint à son secours, ravageant les campagnes, incendiant les maisons, rasant tout sur le passage de ses troupes. Le Château d'Agerbol, construit sur la frontière du Comté, a dû subir les premiers assauts et être rasé pour supprimer un sérieux obstacle pour l'avenir.

Ainsi disparut cette formidable forteresse où flottait la bannière «rouge et or» des Comtes de Vintimille à côté de l'étendard « noir et blanc» du Temple.

Seules quelques pierres recouvertes de mousse et une partie de ce qui fut la Chapelle dorment dans la verdure, dans laquelle les chants d'oiseaux résonnent, se mêlant à une brise parfumée par le thym et le romarin.

Pour conaître les sites templiers des Alpes Maritimes et les Châteaux du Moyen-âge de ce département, il vous suffit de commander les CD qui leur ont été respectivement consacrés, pour cela contacter:

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·       « Entre Neige et Soleil, contes et légendes de Nice et sa région »

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·       « Histoires et Légendes du Pays d’Azur »

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FÉES, SORCIÈRES ET SORTILÈGES DANS LES ALPES MARITIMES

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Il fallait découvrir ce peuple magique, sorti d'un autre siècle. Sujet léger? Pas vraiment. Ces petits récits, qui peuvent paraître anodins, ont en fait une grande valeur ethnologique. Liés étroitement aux villages du haut pays, ils révèlent des éléments de la vie quotidienne.

Jusqu'à présent, aucune étude globale n'avait été réalisée pour comptabiliser le nombre de contes et légendes fantastiques, dans le Comté de Nice. C'est chose faite avec Edmond Rossi. Ce dernier s'est livré à un patient recensement, complété par une enquête sur le terrain dans les vallées du Mercantour, pour traquer ces personnages de légendes. Ce chercheur a ainsi comptabilisé quatre-vingts récits mettant en scène des « fada » (fée). « masca » (sorcière) et autre « cousse » (esprit espiègle invisible) ...

Les plus anciens remontent au XVIIle siècle et perdurent encore aujourd'hui. Cette littérature orale très riche ne découle pas de grand procès en sorcellerie, puisqu'il n'y en a eu peu dans le Comté de Nice. Selon une théorie, elle aurait été alimentée par la diabolisation des francs-maçons, au XIXe siècle, dépeints comme des sorciers faisant sabbat au clair de lune...

Et des histoires, Edmond Rossi en raconte. Comme celle de ces fées, cachées dans des grottes près d'Utelle qui attendaient la livraison de boudins confectionnés par les villageoises. « Les ménagères étaient terrorisées à l'idée que ces mets ne soient pas au goût des « fadas ».La sanction tombait. alors, comme un couperet, avec des tracas assurés tout au long de l'année. »

Tous les villages possèdent des récits mettant en scène des fées plus ou moins maléfiques.

Comme sont nombreux également les contes sur les « cousses », êtres invisibles qui peuplaient les champs, les chemins et les maisons, pour jouer de mauvais tours aux villageois. « Il y a un récit, que l'on retrouve partout dans la littérature orale du Comté et qui explique l'inexplicable. Il raconte comment une mère de famille ayant laissé tout seul son enfant à la maison pour vaquer ses travaux des champs, le retrouva le soir, enfermé au grenier, avec un « calen » (lampe à huile). coincé dans la bouche. Selon ce conte il ne fallait y voir aucun mystère, juste une facétie jouée par un « cousse »

Ces contes et récits, répertoriés, disséqués et racontés par Edmond Rossi trouvent un prolongement dans ses « Contes et Légendes du Pays d’Azur » publiés aux Editions Sutton.

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FRANÇOIS JOSEPH PAUL, COMTE DE GRASSE (1722 – 1788)

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François Joseph Paul de Grasse, par la victoire navale qu'il remporta sur les Anglais le 5 septembre 1781, rendit possible la capitulation de Yorktown assiégé par l'armée franco-américaine sous les ordres du Général Washington et du Lieutenant-Général Rochambeau.
Ainsi, il acquit avec eux la gloire immortelle d'assurer l'Indépendance des États Unis d'Amérique.

François Joseph Paul, comte de Grasse est né au château de Bar du Bar-sur-Loup, près de Grasse dans les Alpes-Maritimes, le 13 septembre 1722. A cette époque un pont-levis, enjambant les douves, était la seule voie d'accès à l'imposant château. Le donjon, dont la base héberge actuellement l'Office de Tourisme était une tour haute de sept étages, lieu stratégique de surveillance des Gorges du Loup. Flanqué de plusieurs tours d'angles, ces bases étaient enrochées en contrebas

François-Joseph est un enfant difficile et turbulent, aussi son père le destine à une carrière militaire. Les promenades qu'il effectue avec son précepteur jusqu'au Port d'Antibes, lui font découvrir le monde de la marine à voile et dès l'âge de douze ans il commence son apprentissage de marin.

Il s'engage dans les gardes marines à Toulon, puis à Malte comme page du Grand Maître de l'ordre de Malte, qui livrait à l'époque, une farouche guerre contre les pirates barbaresques. Enseigne des galères en 1734, il passe en 1740 au service de la Marine Royale, en France. Gravissant les échelons de la hiérarchie militaire, il obtient son premier commandement en 1756 sur le vaisseau Le Prothée. Il combat sur toutes les mers et plus particulièrement aux Antilles.

Et c'est aux Antilles justement que le nom de l'Amiral de Grasse va entrer dans l'Histoire…

Le siège de Yorktown

En 1776, après la proclamation de l'indépendance américaine, la guerre reprend contre l'Angleterre. Chef de division, De Grasse prend part, sous les ordres de d'Orvilliers à la célèbre bataille d'Ouessant (23-27 juillet 1778). En 1779, il rejoint la flotte du comte d'Estaing aux Antilles, contribue à la prise de Grenade, puis participe aux trois combats que Guichen livre à Rodney le 17 avril à la Martinique, le 15 mai à Sainte-Lucie et le 19 mai à Savannah.

En effet, le 22 mars 1781, sur l'ordre de Louis XVI qui le nomme lieutenant général des armées navales, le comte de Grasse part de Brest avec une escadre pour aller au secours des américains, en lutte contre les anglais pour leur indépendance.

A Saint Domingue, il embarque 3.000 hommes qui vont soutenir Washington, La Fayette et Rochambeau devant le fort de Yorktown où Lord Cornwallis est assiégé. Le 5 septembre 1781, il débarque hommes et matériels dans la baie de la Chesapeacke, puis averti par une frégate de l'arrivée d'une escadre anglaise, il appareille très rapidement et entame le combat afin d'empêcher le ravitaillement de Yorktown par les vaisseaux anglais. Il repousse les anglais qui finiront par renoncer. A terre, le siège commence. Le 14 octobre, deux redoutes sont enlevées et le 18 octobre, Lord Corwallis capitule. L' Indépendance américaine est acquise.

Après cette victoire éclatante, les anglais souhaitent prendre leur revanche. Le 12 avril 1782, l'Amiral de Grasse à bord de La Ville de Paris, à la tête de trente bâtiments de guerre, escortant une centaine de navires marchands, est attaqué par l'escadre anglaise de l'Amiral Rodney. Le navire "La ville de Paris" est coupé de son avant-garde et de son arrière-garde. Les commandants des bâtiments français n'obéissent pas aux ordres de l'Amiral de Grasse. Son équipage décimé, de Grasse est fait prisonnier. Arrivé à Londres, il est reçu par Georges III qui lui rend son épée. Chargé par le gouvernement anglais d'élaborer le plan de paix entre la France et l'Angleterre, il rentre à Paris avec l'amertume de cette dernière défaite. En dépit de l'opposition du roi, de Grasse provoque le procès de Lorient. L'arrêt du Conseil de Guerre est accablant pour ses adversaires, mais le roi ne lui pardonne pas d'avoir déclenché ce scandale et le bannit de sa cour.

Usé, fatigué, l'Amiral de Grasse meurt à Paris, le 14 janvier 1788, son corps est inhumé en l'Eglise de Tilly, face à son château des Yvelines.

Il faudra attendre près d'un siècle pour qu'enfin soient reconnues sa valeur militaire et son courage.

LE LOUP S'INVITE AU CONSEIL D'ÉTAT !

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Le loup fait son entrée au Conseil d’État. Trois arrêtés du ministère de l'Écologie étaient attaqués, récemment, devant la haute juridiction administrative à Paris, par le Collectif des éleveurs de la région des Causses, de la Lozère et leur environnement (Cercle).

 Ces dispositions ministérielles, prises les 15 et 16 mai 2013, fixent le nombre de loups pouvant être tués à vingt quatre par an. Elles déterminent également les conditions

 pour appliquer ces «destructions» qui doivent demeurer exceptionnelles, ainsi que les quatorze départements concernés (Alpes de Haute Provence, Alpes Maritimes, Drôme, Isère, Lozère, Pyrénées Orientales, Savoie, Haut Rhin, Haute Saône, Haute Savoie, Vosges, Var, Vaucluse).

Après avoir totalement disparu de France en 1930, le loup a fait sa réapparition dans les Alpes en 1992. Depuis mai 2009, il n'est plus considéré comme menacé d'extinction. Au contraire, il ne cesse de coloniser de nouveaux territoires. Le nombre de ces canidés aujourd'hui présents en France dépasse les trois cent individus (chiffre 2014). Leur population croit de 20 % chaque année, soit soixante loups supplémentaires.

Devant les magistrats du Conseil d'État, le rapporteur public· Suzanne von Coester

 a d'abord annoncé que les éleveurs avaient dénombré en France, depuis 2013, « six mille bêtes d'élevage tuées» par les loups, ce qui représentait douze millions d'euros de préjudice. La magistrate a décrit les plaignants comme «exaspérés», en précisant qu'ils « plaident pour la création de zones d'exclusion loups » où ils pourraient les

tuer. Les bergers, les éleveurs considèrent les trois arrêtés comme « illégaux ».

Mais pour le rapporteur ils sont conformes à la loi qui prévoit la protection de ces canidés.

Dans un second temps Suzanne von Coester rappelle que les tirs d’armes à feu étaient totalement interdits dans les parcs et réserves, même pour faire peur aux prédateurs.

« Mais les loups peuvent être effarouchés au moyen de lumière et de bruit. Les chiens, du reste, sont là pour protéger les troupeaux. Les bergers ne sont donc pas dépourvus de moyens (pour maintenir leur activité).» Considérant enfin que les mesures des décrets étaient suffisamment « ciblées» en fonction des départements, la magistrate a demandé que la requête du Collectif des éleveurs de la région des Causses et de la Lozère et leur environnement soit rejetée.

Le Conseil d’État rendra sa décision dans les semaines à venir.

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« HISTOIRES DE LOUPS AU PAYS D’AZUR »

 Le loup est de retour en France et plus exactement près de nous, dans le Parc du Mercantour.

Ce « grand méchant loup », cauchemar de nos nuits d’enfant, traînant dans la mémoire collective des générations de « mères-grand » et de « chaperons » dévorés tout cru, revient cette fois sur notre territoire nanti du statut intouchable d’espèce protégée par le Conseil National de la protection de la nature et la Convention de Berne.

Réhabilité et qualifié de « prédateur indispensable à la chaîne alimentaire et aux rétablissements des équilibres naturels », le voici blanchi de tous ses crimes passés et à venir et toléré aux portes de nos villages.

Pourtant, les souvenirs laissés dans la mémoire de nos aïeux ne sont pas tendres et méritent qu’on s’y arrête.

Les Alpes Maritimes ou « Pays d’Azur », nées de la rencontre des Alpes et de la Provence, offrent un cadre exceptionnel fait de vallées aux forêts sauvages et de villages perchés aux traditions vivaces.

Notre propos sera de recueillir et présenter une anthologie d’une trentaine des récits illustrés les plus remarquables, relatifs aux diverses péripéties prêtées au loup, dans ce vaste territoire.

Issus d’une tradition orale qui se perpétuait jadis aux veillées, ces contes portaient le plus souvent sur des faits réels, auxquels nos anciens se trouvaient mêlés.

Partons vers les quatre coins du département, sur la piste mystérieuse de ce grand perturbateur que  l’imagination populaire a toujours travesti familièrement de nos propres fantasmes.

De nos jours, si la présence du loup ravit les écologistes urbains tournés vers la nature et les défenseurs des animaux, elle inquiète les éleveurs de moutons et les chasseurs.

Sujet brûlant, au centre d’une controverse passionnée divisant même les familles, au sein desquelles s’opposent parfois les générations séparées entre partisans inconditionnels du retour du loup et les farouches défenseurs des bergers, victimes des attaques du prédateur, protégé par loi.

Dans ce débat où le premier intéressé n’a pas choisi le sort qui lui est dévolu, tous les coups bas sont permis.

L’homme encore une fois a décidé du destin de la bête  avec sa propre logique.

Optant pour une approche éclairée des différents acteurs de cette impitoyable mêlée nous avons regroupé des éléments permettant au lecteur de forger son propre jugement.

Au premier plan de cette connaissance nous situons bien évidemment le loup, présenté à travers les chroniques historiques de la Provence orientale et du Comté de Nice.

Témoignages authentifiés, relations, anecdotes groupés dans une vingtaine de récits  attrayants rappellent le difficile face à face auxquels furent confrontés nos ancêtres.

Aujourd’hui encore, et plus que jamais, l’ouverture d’un « Parc à Loups » à Saint Martin Vésubie, aux portes du Mercantour, atteste de l’engouement et de l’éternelle fascination suscités par ce mythique animal.

Les « Histoires de Loup en Pays d’Azur » racontent sa présence dans les Alpes Maritimes à travers les chroniques du passé et les anecdotes de nos anciens. Un livre passionnant chez vous, dédicacé par l’auteur en contactant ;

edmondrossi@wanadoo.fr

LE CARNAVAL DES ALPES MARITIMES

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L'origine du carnaval remonte à l'antiquité. Dans de très nombreuses civilisations antiques, des fêtes étaient organisées à l'approche du printemps pour célébrer la fin de l'hiver et le retour des beaux jours et de la saison des plantations.
De grands festins étaient organisés avec tous le surplus de provisions qui subsistait de l'hiver. Pendant plusieurs mois le peuple s'était serré la ceinture pour ne pas risquer de manquer de nourriture avant la fin de l'hiver.
L'arrivée du printemps marque le réveil de la nature et le retour des animaux aux pâturages avec l'assurance d'avoir du bon lait, des oeufs et de la viande pour toute une saison.
C'est l'occasion de faire la fête et elle se manifeste sous différentes formes suivant les bourgs et villages.

Dès le Moyen Âge, l'Église adopte les pratiques païennes des peuples de la montagne et intègre dans son calendrier les célébrations saisonnières qui marquent les grands moments de la vie rurale. Bénédictions, offrandes, saints protecteurs aux multiples missions permettent d'assimiler les anciennes superstitions et de les maîtriser.

Jadis, tout débutait au cœur de l'hiver avec les premiers frissons annonciateurs du réveil de la nature. Le Carnaval, symbole de la fin tant attendue d'une période particulièrement rude pour les montagnards, déchaîne alors la gaieté dans chaque village ou hameau, avec ses chants, ses déguisements, ses danses, ses farces, ses jeux. L'ensemble de la population, jeunes et vieux, assiste à ces sortes de saturnales, où l'on se libère d'un long engourdissement. La vie reprend ses droits, bafouant parfois l'autorité en place, pour instituer un règne éphémère mettant pendant quelques jours le monde à l'envers. Le Mardi gras, les choses atteignent au paroxysme, mais hélas! il faut déjà tuer le roi de la fête.

 « Carementrant » ou « lou paillassou » (mannequin de paille) est brûlé sur la place du village, après un dernier tour, et le mercredi des Cendres tout rentre dans l'ordre avec l'arrivée du Carême. Venues du fond des âges et citées dès le Moyen Âge, les réjouissances carnavalesques s'échelonnent allégrement du mois de janvier au mois de mars..

Le rituel primitif du passage de la léthargie hivernale au réveil printanier de la nature s'accompagne, dans nombre de localités, de l'exécution de facéties et de simulacres de combat où le dieu Hiver reçoit chaque fois une impitoyable correction. Divers personnages de blanc vêtus représentent alors la froidure, victimes de jugements fantaisistes ou de farces sévères à base de suie et de charbon de bois. Bal et repas collectifs clôturent en général ces épisodes favorables à la venue de la belle saison.

 

Pour en savoir plus, découvrez le livre « Histoire et Patrimoine des Vallées du Mercantour » chez vous, dédicacé par l’auteur sur simple demande à

 edmondrossi@wanadoo.fr

HENRI SAPPIA UN VISIONNAIRE PROGRESSISTE

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Henri Sappia dont la personnalité controversée et l'érudition ont marqué la fin du XIXème siècle a contribué à l’évolution historique du Comté de Nice.

Henri Sappia est né le 17 avril 1833 à Touët de l’Escarène, il passa son enfance à Nice où il fit ses premières études. Jeune homme, il quitta Nice, y revenant quelques fois pour de brefs séjours.

Après un demi-siècle d’absence et de vie tumultueuse, il put enfin, au soir de sa vie, se réinstaller dans cette ville qu’il aimait et dont le souvenir ne l’avait jamais quitté.

Il passa les dix dernières années de sa vie à exhumer et à glorifier le passé de Nice et du pays niçois et en fondant l’Académia Nissarda ainsi que la revue Nice-Historique, toujours existante aujourd’hui.

Décédé le 29 septembre 1906, dans son modeste logis du 28 rue de la République, à Nice, ses obsèques eurent lieu le matin du 1er octobre. Il fut inhumé au cimetière de Caucade, dans quelques mètres de terre attribué à titre gracieux par la municipalité de l’époque, ceci en considération des services éminent qu’il avait rendus à Nice.

Sa vie fut une aventure et un combat pour la liberté.

Titulaire de quatre doctorats des universités de Turin et de Naples, Henri Sappia ne fut pas seulement un grand érudit, mais aussi un grand défenseur de la liberté en Europe.

Conspirateur, propagandiste des idées nouvelles, révolutionnaire progressiste et grand défenseur de Nice, il fut trois fois condamné : la première pour avoir conspirer contre le tyran Ferdinand II de Naples, la seconde pour avoir comploté contre Napoléon III, et une troisième fois par contumace pour sa participation à la Commune de Paris !

En février 1871, après les élections qui donnèrent une écrasante majorité aux indépendantistes niçois, il assista à l’invasion militaire de Nice. Il relata cet événement et tous les détails des turpitudes de l’administration impériale à Nice dans un livre, Nice-contemporaine, qui dénonçait également la bourgeoisie niçoise corrompue laquelle, par vénalité, avait vendu Nice à Napoléon III.

Il partit pour Londres afin de faire imprimer cet ouvrage capital pour les Niçois.

Mais tous les exemplaires furent saisie à la frontière et détruit par la police française. Il n’en resta que quelques rares exemplaires, dont un fut traduit en français et réédité récemment.

Son côté visionnaire s'inspire de sa parfaite connaissance d'une région dont il percevait tous les aspects de son évolution vers le futur.

Aujourd’hui un boulevard de Nice perpétue le souvenir de ce grand visionnaire qui lutta inlassablement pour l’évolution de son pays vers la liberté et la démocratie.

Pour connaître le es belles pages de l'Histoire des Alpes Maritimes, consulter le livre "Histoires et Légendes du Pays d'Azur". Chez vous sur simple demande à:

edmondrossi@wanadoo.fr

L’ABBAYE DU CANADEL À LA COLLE SUR LOUP

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Le miracle se produisit et Euric épargna la cité de Vence. La chance ne se renouvela pas puisqu’en 730, le petit monastère fut saccagé et ses moines massacrés par les bandes sarrasines.

Trois siècles passeront sur les ruines, mais «  la providence, en ses mystérieux desseins et l’histoire en ses surprenants retours » vont faire refleurir ce désert ”. C’est Pierre Laugier évêque de Sisteron, fils du Comte Laugier Ruffi, seigneur de Vence, qui fit cadeau du domaine et du manoir du Canadel au nouvel abbé de Saint Véran qui s’empressa d’ériger le bâtiment en prieuré (1050), à la tête duquel il nomma Clari Adalbert. De cette époque (XI ème siècle), subsistent une porte fortifiée et une remarquable chapelle de style roman provençal, encastrées dans la masse du château.

Le donjon crénelé et les tourelles couronnées de bâtisses plus récentes, signent leur fonction de résidence seigneuriale. En effet, au XI ème siècle, lors de la donation de l’abbaye de Saint Véran (située à l’embouchure du Loup), le prieuré du Canadel fut réservé aux évêques de Vence. Ainsi détaché et devenu épiscopal, il va s’envelopper, durant près d’un demi-millénaire, d’un silence mystérieux.

Le 1er février 1570 Mgr Grimaldi, évêque de Vence cède ses droits à Jean de Villeneuve seigneur de Vence, contre une pension de 200 écus, par acte passé devant le notaire de Vence, Georges Isnard. Les évêques conservent, eux, une Bstide appelée « Bastide seigneuriale » au domaine du Roure.

Le noble castel gardera toutefois, grâce à la piété de ses nouveaux seigneurs et ce, deux siècles durant, la chapelle monacale qui résonnera de la mélodie des oraisons.

Ainsi en 1632, Isabeau - épouse de Villeneuve Thorenc, gouverneur de Saint Paul - fonde au Canadel une “ chapellerie ” dotée de 300 livres avec charge d’une messe hebdomadaire à son intention. Cette initiative pieuse sera suivie de beaucoup d’autres puisqu’en 1700 on comptait une dot de plus de 5000 livres !

“ En 1789, notre histoire qui vit la plus juste des causes fut bien souvent desservie par de coupables moyens. La Provence ne sera pas épargnée par la tourmente révolutionnaire. La famille Villeneuve perdra alors la jouissance de l'abbaye.

Le chapelain du Canadel, condamné à suivre le triste sort des châtelains, abandonne le prieuré. La chapelle magnifique, écrin d’architecture religieuse, classée aujourd’hui par les beaux-arts, ne put hélas échapper aux outrages du temps et à la profanation des hommes.

Rendez-vous de chasse au temps des rois, folie au début de ce siècle, un nouveau destin s’ouvre à l’austère demeure en 1937, lorsqu’un certain Joseph Vighi (ancien chef de cuisine à l’hôtel Négresco) s’appropria ces vestiges vénérables pour en faire une auberge accueillante aux artistes. Un adorable jardin-patio, des salles, couloirs et escaliers décorés de tableaux offrant une exposition permanente dans un décor original, même si les toiles ont été quelquefois “ atrocement figuratives ” pour certains.

Le goût un peu naïf pour les choses de l’art ne retirera rien à cette cordiale maison qu’il gérera trente ans durant. Lieu de rendez-vous de nombre de peintres, d’écrivains et vedettes du septième art, l’Abbaye possède alors un substantiel et éclectique livre d’or où se mêlent les grands noms des visiteurs de la Côte.

Ceux-ci oubliaient là l’atmosphère plus guindée des palaces en dégustant un bœuf en daube très provençal et d’énormes pâtisseries à la crème. On y dînait aux chandelles : d’inimitables bougies multicolores, faisant penser avec leurs couleurs à des stalagmites toujours renouvelées. Le tout dans une ambiance de bel canto et de “ canzonetta ” napolitaine à l’exotisme inattendu qui entraînait les convives à reprendre en cœur ces refrains éternels.

Même si son animateur n’est plus, même si l’on a badigeonné la décoration d’une voûte qui insinuait que les moines n’étaient pas toujours sages, il faut humer ce lieu classé. L’ancien propriétaire avait, par un sentiment chrétien et un sens du beau et du bien, rendu la chapelle à son ancienne destination. De nombreux couples des alentours se marièrent là. Il faut voir les deux magnifiques statues en pied de l’entrée et cette chapelle riche de souvenirs, s’attarder et s’asseoir peut-être à la table qu’occupait Brigitte Bardot, qui se maria dans cette fameuse chapelle historique.

L’Abbaye du Canadel est inscrite aux Monuments historiques depuis le 24 janvier 1927.

Pour en savoir plus sur le riche passé des bourgs et villages des cantons de Cagnes, Carros, Vence, consulter le livre "Histoires et Légendes des Balcons d'Azur", chez vous sur simple demande à:

edmondrossi@wanadoo.fr


ANTOINE GODEAU EVÊQUE DE VENCE

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Le souvenir de l'évêque Godeau, né à Dreux en 1605, est resté très vivace en Provence Orientale.

Ses débuts ne semblaient pas le prédestiner à l'épiscopat, en effet il était l'oracle de l'hôtel de Rambouillet. De petite taille, maigrichon, noiraud, fort laid, il n'en fait pas moins fureur chez les précieuses par la vivacité de son esprit, sa parole facile et son intarissable veine poétique.

On le nomme "le nain de Julie" (Julie d'Angennes, fille de la marquise de Rambouillet) ou encore par ironie, "le bijou des Grâces".

Sa réputation dans les salons est inouïe.

Il fait référence, quand on cite un texte qui bravera les siècles, on dit : "c'est du Godeau !".

Fort de cette renommée, Richelieu en fait le premier membre de l'Académie Française !

A l'âge de trente ans, Godeau, las de rimer, fatigué de ses succès mondains, rentre dans les ordres. L'année suivante, ce salonnard est nommé évêque de Grasse et de Vence ! Il est très vite repoussé par les deux diocèses, parfois même à coup d'arquebuse. Personne ne veut d'un pasteur commun si peu vertueux. Il restera ainsi plusieurs années entre deux mitres avant d'opter pour Vence.

L'ancien précieux, le petit maître habitué des "ruelles", prend son rôle très au sérieux et en parangon de vertu impose une rigueur morale pointilleuse. Coseigneur de Vence, il relève la cathédrale qui menaçait ruine, introduit diverses industries comme la parfumerie, la tannerie, la poterie pour redonner de la prospérité à un diocèse en léthargie.

Fort strict, il lutte contre le laxisme du clergé et invite ses ouailles à une observance plus attentive des préceptes moraux.

Cette sévérité venant d'un personnage au passé douteux est mal acceptée, on le brocarde avant qu'il n'essuie d'abord un coup d'arquebuse en 1645 et qu'il ne soit molesté en 1650. Plusieurs de ses serviteurs zélés, qui voulaient le protéger, seront tués et un coup de pistolet sera même tiré sur les volets de sa chambre.

Au centre de la vieille ville de Vence, sa mémoire a été réhabilitée de manière posthume, puisque la plus belle place porte le nom de ce personnage singulier.

Pour découvrir les belles histoires du riche passé de notre région consulter « Histoires et Légendes des Balcons d’Azur », chez vous dédicacé en contactant ;

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CANNES: LE FANTOME DE LA TOUR DU SUQUET

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Les Romains établirent déjà un poste fortifié sur le piton rocheux du Suquet, offrant une vision directe vers les îles de Lérins et l’arrière-pays grassois.

Plus tard, après le départ des Sarrasins, les comtes de Provence donneront la seigneurie de Cannes aux puissants abbés de Lérins. En 1070, l’Abbé Aldebert II entreprit la fortification du Suquet dont il subsiste une tour austère et d’une pure beauté, classée monument historique. Cette tour-donjon sera achevée en 1385 par l’abbé de Thornafort qui ajoute une enceinte dont quelques restes sont encore visibles.

Le donjon carré, haut de 22 mètres, avec ses étages voûtés en berceau, est accessible grâce à une porte située au premier étage à la suite d’un escalier extérieur. Un escalier intérieur conduit à une terrasse entourée d’une balustrade offrant une vue remarquable sur la  cité, la rade et les îles. L’ensemble contigu forme l’ancien château ; le bâtiment sud a été remanié, celui situé à l’ouest a été reconstruit, seules les bases des tours carrées datent du XIIIe.

Signalons enfin que le bâtiment de l’ancien château du Suquet est un musée ouvert au public avec de belles collections ethnographiques et archéologiques.

La tour d’angle du château, dite “ Tour du Masque ”, demeure privée du comte Michel de Lacour, est entourée d’une part de mystère rejoignant la légende. Selon Michel de Lacour, le frère jumeau de Louis XIV, caché sous le fameux “ masque de fer ”, se serait réfugié dans la tour après s’être évadé de l’île Sainte Marguerite, avant son transfert à la Bastille. Mieux, il y serait mort ... à preuve les restes d’un crâne, d’un squelette et d’une cagoule découverts voici une quinzaine d’années dans une oubliette. Le crâne serait l’homologue scientifiquement prouvé de celui du Roi Soleil et le masque de velours celui peint par un artiste de la cour sur un tableau d’époque.

A ces troublantes révélations s’ajoutent des apparitions (lumières clignotantes, têtes cagoulées) constatées par les habitants du quartier, associées à des bruits étranges (chuintements, râles, fracas de porte de cave qui s’ouvre sans raison) contribuant à faire de cette tour hantée un lieu de souffrance pour une âme oubliée.

La venue d’un prêtre exorciste n’a apparemment pas apaisé les phénomènes. Précisons que le propriétaire de la tour a respecté le repos du défunt en laissant les restes dans l’oubliette. La poursuite des travaux, après sondage des murs, pourrait fort bien révéler d’autres mystères tout aussi troublants.

Pour connaître le passé de la Côte d'Azur, consultez les ouvrages présentés dans la colonne de gauche de cette page...

FALICON : L’ÉNIGME DE LA PYRAMIDE

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L'ouverture de la grotte ainsi qu'une face de la pyramide qui la surmonte sont sensiblement orientées au sud. De ce fait, au début de l'été (solstice), les rayons du soleil éclairent l'intérieur.

La grotte des «Ratapignata» (chauves-souris en niçois) se compose de plusieurs salles. La première, accessible par une échelle de corde, est une vaste rotonde de 22 m sur 15 au centre de laquelle s'élève une énorme stalagmite semblable à une statue.

A l'ouest, une autre gigantesque concrétion est soudée au plafond comme une colonne. Au sud, un escalier de sept marches descend vers une plateforme recouverte de pierrailles. Au nord, une petite ouverture en fente permet d'accéder à l'étage inférieur où dans une seconde salle une rigole recueille un filet d'eau. Près de l'escalier, au pied d'une paroi verticale de forme triangulaire, s'ouvre une étroite fissure qui débouche sur une vaste salle, basse de plafond.

La première mention historique de la grotte et de sa pyramide remonte à 1804. Un certain Domenico Rossetti, avocat siennois, amateur d'antiquités, venu à Cimiez, décrit dans un poème en trois chants d'une centaine de vers, la grotte ouverte sur les flancs du «Monte Calvo» (le Mont Chauve) par où s'échappent le soir des nuées de «ratapignata»: la renommée des lieux est faite.

Au XIXème siècle, les monographies et les guides qui suivent citent désormais la «Grotte des Ratapignata» en ignorant souvent la pyramide et l'escalier à sept marches. Un piton de fer et des arceaux sont scellés pour faciliter la descente.

Avant la dernière guerre, des articles commencent à émettre l'hypothèse d'un lieu de culte (Pythonisse) de l'époque romaine ou, plus obscur, remontant «très haut dans la nuit des temps».

En 1970, une importante étude de Maurice Guinguand «Falicon, pyramide templière, la Ratapignata» lance la question sur le terrain des théories douteuses rejetées par le monde scientifique. S'y mêlent l'astrologie, l'occultisme et des notions historiques discutables.

Six ans plus tard, Henri Broch récidive dans «la mystérieuse pyramide de Falicon». Examinant tour à tour les différentes hypothèses d'un lieu de culte celtique ou romain, il penche lui aussi en faveur d'une fréquentation des lieux par les Templiers. Son raisonnement se base sur la découverte, à proximité de la grotte, d'un tunnel souterrain relié à un puits comblé. Bien que de tels captages de sources soient communs dans la région depuis l'époque romaine, il n 'hésite pas à y pressentir le passage des Templiers. Son opinion s'appuie sur une légende véhiculée dans le quartier selon laquelle: «les Templiers qui ont occupé la Bastide (voisine) connaissaient l'existence d'un souterrain menant à une salle du gouffre et y ont enfoui un butin».

Face à ces suppositions laissant la part belle à l'imaginaire, quelles sont les réalités archéologiques tangibles de la grotte et de sa pyramide? Pierre Bodard, scrupuleux interprète du très sérieux «Institut de préhistoire et d'archéologie des Alpes Maritimes», en dresse le bilan en 1970.

Il cite la découverte de quelques ossements fossiles d'ours des cavernes recueillis en 1851 par le Dr Naudot. Puis, il s'intéresse aux deux monuments: la pyramide et l'escalier intérieur, posant la question capitale de leurs origines. Malheureusement, l'analyse des mortiers des deux constructions n'a pas permis de conclure qu'ils soient contemporains; par contre les matériaux de la pyramide et des marches (grès) sont semblables. Reprenant ensuite les vestiges découverts alentour: stèles funéraires, tuiles, point de départ de l'aqueduc alimentant l'antique Cemenelum (Cimiez), P. Bodard y inclut la Pyramide de Falicon dans un vaste ensemble d'origine gallo-romaine. Il écarte ensuite l'hypothèse templière, cet ordre n'ayant pas eu de possessions répertoriées en ces lieux par les spécialistes.

Les fameux signes gravés vus par certains, se limitent à un A visible sur le revêtement de la face sud de la pyramide. P. Bodard écarte le reste: figure humaine de la grande stalagmite (Baphomet pour d'autres !), les croix et autres svastikas qui ne seraient que des concrétions adventives ou des fissures naturelles. Puis faisant la part des hypothèses fondées sur des éléments connus et acquis et, des suppositions de l'archéologie-fiction, P. Bodard adopte l'idée que l'ensemble pyramide-escalier constituerait les restes d'un temple dédié à Mithra. Il développe ensuite son idée en précisant ce grand culte rival du christianisme qui s'étendit dans l'Empire romain dès l'aube du IIème siècle après J.C.

Fondé sur le sacrifice du taureau (taurobole), ce culte s'exerçait de préférence dans une cavité naturelle ou dans un temple obscur (mithreum) près desquels devait couler une source. L'ouvrage «Mithra, ce dieu mystérieux» du Dr M. Vermaseren spécialiste de la question précise encore: «En Iran déjà, Mithra était belliqueux de caractère, toujours paré au combat et prêt à assister ses compagnons dans la lutte pour le Bien et à les mener à la Victoire. Dans ses mystères, l'un des grades est «miles»: soldat; son culte est un service militaire et la vie, ici-bas, une campagne au service d'un dieu victorieux. Que des légionnaires romains de tous grades, souvent aussi en provenance du Levant, se soient sentis attirés par Mithra n'est donc pas étonnant. A tous ceux qui s'engageaient sous les aigles romains, le dieu pouvait prêter son puissant appui. Cette assistance sur le champ de bataille ainsi que la discipline militaire qu'il exigeait furent des facteurs importants dans la propagation du culte de Mithra et sa reconnaissance officielle. Il suffisait que les aigles romains soient plantés dans un «castrum» pour que le culte de Mithra s'y installa aussitôt; ce fut indubitablement ce qui se passa à partir du IIème siècle après LC.».

Puis s'intéressant au lieu du culte, il ajoute: «La grotte symbolise la voûte céleste ...

L'idée dominante est toujours de représenter le dieu Mithra tauricide dans une grotte ... Le chiffre sept reçut, dans le culte de Mithra, une signification dominante. Certains reliefs des régions danubiennes représentent sept cyprès (arbres solaires) alternant avec sept poignards, coiffés d'un bonnet Phrygien. A Doura sept marches donnent accès à la niche rituelle ... Souvent le temple était orienté vers le Levant pour permettre aux premiers rayons du soleil d'y pénétrer par une fenêtre ou une ouverture pratiquée dans la voûte et de frapper directement l'effigie du dieu».

Toutes ces données caractéristiques se retrouvent à Falicon: les sept marches correspondant aux sept degrés de l'initiation mithraïque accédant à la plateforme sur laquelle le prêtre pouvait officier, le filet d'eau de la source de la salle voisine, L'ouverture méridionale de la grotte vers le soleil, reste la pyramide?

Bien que compatible avec ce culte oriental véhiculé par les légionnaires séjournant tout près de là, à Cemenelum, rien ne prouve qu'elle soit contemporaine de l'escalier intérieur, ni nécessaire à la destination religieuse de la grotte.

La réponse nous est donnée avec preuves à l'appui par un autre membre éminent de l'Institut de Préhistoire et d'Archéologie des Alpes Maritimes. Dans le tome XIII des Mémoires de cette société, le Dr C.R. Cheveneau rapporte que le long du chemin conduisant de Cimiez à Falicon des tombes romaines décorées de gravures de comus (têtes de bœufs avec cornes, ou cornes seules comme au Bégo) et des sarcophages avec glaives et croix (emblèmes du culte de Mithra) ont été mis au jour voici quelques années. Plus loin, il précise qu'au IVème siècle, une légion provenant d'Alexandrie vint tenir garnison à Cimiez, dès lors tout s'éclaire ! Mithra était particulièrement à l'honneur en basse Egypte, il n'est donc pas étonnant que ces légionnaires aient aménagé un lieu pour pratiquer leur culte selon les rites et même qu'ils aient édifié une pyramide comme chez eux pour rehausser le temple.

Donc une pyramide construite par d'authentiques Egyptiens bien loin de leur pays, on ne peut que rêver sur cette antique témoin égaré, menacé aujourd'hui par de multiples dégradations.

Pour connaître les belles histoires du riche passé des Alpes Maritimes consultez la colonne de gauche de cette page où sont présentés les livres de l’auteur Edmond ROSSI.

 Sous l’image de la couverture, le titre du livre, il suffit de cliquer sur celui-ci pour lire sa présentation.

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 Edmond ROSSI, invité d’honneur de la 18ème« journée du livre » qui se tiendra le 9 mai 2015 place de l’église, dans le « Vieux Village » de Saint Laurent du Var, dédicacera ses livres de 9h à 18h.

GUILLAUMES : AMEN, LE VILLAGE DES CHERCHEURS D’OR

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Amen (prononcer Amé) est un de ces hameaux perdus où se confondent l’histoire et la légende. Il faut dire que le site est propice. Ce village aujourd’hui désert est accroché sur le bord d’un val creusé par un torrent, qui s’engouffre dans une clue impressionnante, pour plonger dans les fantastiques gorges rouges de Daluis.

De nos jours, pour atteindre ce lieu isolé il faut grimper à pied pendant plus d’une heure, depuis le pont des Roberts, qui enjambe le Var au sud de Guillaumes. C’est en suivant cet étroit sentier muletier, qui contourne depuis toujours les « chalanches », ces versants chaotiques à pic sur le fleuve, que le voyageur parvenait à Nice. Ce chemin est resté l’unique débouché de la haute vallée du Var, avant que ne soit creusée la route carrossable tranchée à travers les gorges.

Parvenu au village, bien exposé au midi, sur un coteau abrité, vous découvrirez quelques masures groupées autour d’une modeste église, seule construction encore épargnée par la destruction avide des « récupérateurs » de matériaux les plus divers. Les toits ont été démontés et emportés, laissant apparaître le squelette des poutres faîtières, offrant l’intérieur des bâtisses aux outrages du temps qui y favorisent les orties et les ronces. L’école est encore identifiable, proche d’une solide demeure de deux étages.

Le dernier habitant a fait ses bagages pour rejoindre le chef-lieu (Guillaumes) au lendemain de la seconde guerre mondiale.

Jusque là, un curé et un instituteur veillaient sur le destin d’une population voisine d’une centaine d’âmes.

Placé à l’écart du passage traditionnel des caravanes muletières depuis la fin du siècle, Amen, jadis florissant, va progressivement se vider avec un temps fort lors de la saignée de la grande guerre.

Aujourd’hui et à la belle saison, un berger et quelques brebis peuplent encore les ruelles séparant les maisons abandonnées. S’y ajoutent parfois des amateurs de canyoning, sport à la mode, venus là pour « descendre » la clue voisine. Mais derrière ce décor classique, d’un hameau victime de l’oubli des hommes attirés par les fascinantes lumières de la ville, se cache la mythique période de la recherche de l’or, à laquelle furent mêlés ses habitants.

L’or a toujours fasciné les hommes et les traces de sa recherche sont encore visibles ça et là dans le sol des Alpes-Maritimes.

Mais un lieu particulier a toujours attiré et retenu les prospecteurs, il s’agit du vallon d’Amen qui rejoint les gorges de Daluis par une effroyable clue. Entaille tranchée dans le schiste rouge du permien, sur la zone de contact des couches du sol primaire et secondaire (permowerfenien), cette zone offre toutes les garanties géologiques de succès.

Si vous parcourez ce vallon, vous apercevrez parfois au détour d’une piste, dans une falaise abrupte, une cavité béante, obscure, que l’on pourrait prendre pour une grotte naturelle. Mais l’œil averti distingue la marque de l’homme dans le paysage : cabanes en ruines, grands éboulis de déblais qui dévalent la pente et dont la couleur plus vive ne s’est pas encore confondue avec celle de l’environnement.

Des hommes ont donc creusé là, dans des souterrains qui nous inspirent aujourd’hui méfiance et répulsion, mais vers quels objectifs ?

Pour connaître les belles histoires du riche passé des Alpes Maritimes consultez la colonne de gauche deP cette page où sont présentés les livres de l’auteur Edmond ROSSI.

Sous l’image de la couverture, le titre du livre, il suffit de cliquer sur celui-ci pour lire sa présentation.

CHÂTEAUX DU MOYEN ÂGE DES ALPES MARITIMES

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PRÉSENTATION

Le Moyen Âge a duré plus de mille ans, presque une éternité !

De la Provincia de la fin de l’empire romain à la Provence

annexée au Royaume de France de Louis XI.

Les Alpes-Maritimes – ou Provence orientale – ont certainement, plus que tout autre région, enduré cette longue période. Sans compter les invasions barbares et, l’histoire de cette Provence orientale est tumultueuse en diable : ballottée au gré des ambitions exacerbées des comtes de Provence, des comtes (puis ducs) de Savoie, de la République de Gênes, au fil des guerres de conquête ou de reconquête, des épidémies dévastatrices, des razzias des pirates, sa population et sa noblesse locale – qui se pense sérieusement et incorrigiblement libre de tout lien de vassalité —, vont développer un incroyable maillage de châteaux et de contre-châteaux.

Le sensationnel hold-up territorial que réalise le comte de Savoie à la fin du XIVe siècle, lorsque le Comté de Nice se sépare du comté de Provence (pour plus de 400 ans), n’y étant pas pour Rien !

Laissez-vous entraîner à la fabuleuse découverte de ces 140 châteaux et vestiges médiévaux présentés avec précision et nombre d’anecdotes. Lesquels, mieux qu’un cours magistral, vous feront appréhender au plus près l’histoire locale et éprouver la folle existence — quasi impensable à nos yeux du XXIe siècle — des populations des Alpes-Maritimes durant ces mille ans moyenâgeux !

Edmond Rossi, historien niçois passionné par le passé et les traditions d’une région qu’il connaît parfaitement, nous offre en plus la part d’imaginaire qui entoure ces vieilles pierres. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages traitant de l'histoire des Alpes-Maritimes et de la mémoire de ses habitants. 

Auteur | Edmond ROSSI

Format | 16 x 24 cm

Nombre de pages 270

ISBN | 978-2-8240-0555-3

prix public ttc 23,50 €

illustrations en N. & B. & COULEUR

Chez vous dédicacé par l’auteur en contactant :

edmondrossi@orange.fr

Pour mieux situer le contexte historique qui prévalut à la présence des donjons et châteaux, reprenons l’analyse faite par J.C. Poteur, spécialiste de l’étude des châteaux forts de la Provence Orientale. Elle révèle deux grandes périodes de création castrale.

La première époque débute en 970, elle porte sur 140 édifices bâtis dans l’ensemble de la région au XIme siècle et sur une centaine dressés au XIIème siècle.

Il s’agit des premiers châteaux de peuplement, des castra qui préludent à la formation des  seigneuries nées du partage du territoire par les compagnons d’armes de Guillaume le libérateur.

La seconde poussée s’opère entre 1173 et 1224 de la fin du XIIème siècle au début du XIIIème siècle, dans un contexte de guerre, avec là encore une centaine de créations consécutives aux affrontements destinés à soumettre l’aristocratie locale à l’autorité de l’état provençal. 80% de ces constructions militaires sont réalisées par le Comte ou ses alliés.

Les châteaux les plus anciens, conservés aujourd’hui, appartiennent à cette période.

Le conflit va se dérouler en quatre phases :

de 1176 à 1189, par la campagne éclair conduite contre les princes de Castellane, puis de 1196 à 1216, par la dure et ultime révolte qui embrase le diocèse d’Antibes et la région de Nice

Enfin, le Comte de Provence entreprend de 1227 à 1235 la conquête militaire de territoires restés rebelles à son autorité ou pactisant avec la République de Gênes.

Vers 1250, la majeure partie du Pays de Nice est soumise au Comte grâce à un puissant réseau castral.

Notons que le terme de donjon convient quelquefois mieux que celui de château, donjons quadrangulaires ou donjons-bastides, ces bâtiments habitables ne doivent pas être confondus avec les tours construites sur les remparts à usage purement miltaire.

Prochainement du même auteur et dans le même registre « Les Templiers dans les Alpes Maritimes et en Provence orientale » aux Éditions Campanile

"LES TEMPLIERS DANS LES ALPES MARITIMES ET EN PROVENCE ORIENTALE"

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NOUVEAU EN LIBRAIRIE

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LES TEMPLIERS DANS LES ALPES MARITIMES

ET

EN PROVENCE ORIENTALE

Le mot de l'éditeur:


Reconnu comme le département de France le plus pourvu en possessions templières, les Alpes-Maritimes conservent encore de multiples et intéressantes traces de la présence au Moyen Age de ces fiers chevaliers. Quel fut le rôle des Templiers, très tôt installés dans cette région entre mer et montagne ? Que connaît-on des chroniques oubliées et des règles secrètes de l'Ordre du Temple ? Par ailleurs, quel crédit accorder aux légendes relatives à leurs trésors cachés ? Enfin, quels monuments et vestiges portent encore l'empreinte des chevaliers « de la croix et des roses » ? Les Templiers inspirent d'abord l'image glorieuse de moines soldats se jetant la lance ou l'épée au poing, pour défendre ardemment les lieux saints, à l'époque des Croisades. Par la suite, ce tableau avantageux se nuance, avec l'évocation de leurs richesses, pour s'obscurcir enfin dans l'épaisseur du mystère, avant de n'être plus éclairé que par les sinistres lueurs des bûchers où s'achève l'épopée des frères du Temple, accusés d'hérésie. Auteur de divers ouvrages traitant de l'Histoire des Alpes Maritimes, Edmond Rossi, Niçois passionné par le passé et la mémoire d'une région qu'il connaît bien, nous entraîne dans une attentive et fascinante découverte des annales et des sites toujours hantés par l'ombre des chevaliers au blanc manteau à la croix rouge. L'auteur : Edmond Rossi, né à Nice en 1932 a fait des études d'Histoire et d'Ethnologie régionale. Passionné par le passé de sa région, il rédige des articles sur l'Histoire des Alpes Maritimes, publiés dans le quotidien local Nice Matin. Installé à Saint-Laurent-du-Var, il effectue de 1975 à 1978 l'inventaire des monuments historiques de la commune. Ce travail de recherche l'entraîne sur la publication de nombreux ouvrages historiques sur les Alpes-Maritimes. Il a déjà publié aux éditions Campanile : « Histoires et légendes des balcons d'Azur ».

 

Ce livre format 15X24 abondamment illustré en couleurs de 250 pages au prix de 22€ sera chez vous, dédicacé, sur simple commande à :

 

edmondrossi@orange.fr

 

Également présent dans toutes les bonnes librairies, à la FNAC et chez Amazon

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LE BROC RÉFÉRENCES HISTORIQUES

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 Voici l’ouvrage consacré au passé et à la mémoire du Broc

« HISTOIRES ET LEGENDES DES BALCONS D’AZUR »

Auteur : EDMOND ROSSI

Éditeur : ÉDITIONS CAMPANILE(B.P.29  06901  Sophia-Antipolis cedex)

année: 2011

De La Gaude à Vence et au Broc, le vaste belvédère qui surplombe la Méditerranée et le Var reste méconnu. La région provençale des « Balcons d'Azur » renferme pourtant des trésors historiques et architecturaux qu'il est urgent de découvrir, au-delà de la splendeur des paysages. C'est à ce voyage insolite que nous convie l'auteur, le long d'un amphithéâtre, au cœur duquel s'égrènent les célèbres fleurons de VENCE, LA GAUDE, SAINT-JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC. 
Les « 
HISTOIRES ET LEGENDES DU BROC » occupent un large chapitre de l’ouvrage, à la mesure de son riche passé.

Ses nombreux vestiges archéologiques y sont recensés, tout comme les merveilleuses légendes telles celles des « Deux soleils » ou de la « Source miraculeuse de saint Germain ».

La présence des Templiers et leur vaste commanderie, les structures défensives moyenâgeuses de la commune y sont décrites et situées. L’ancienne commune  annexée au Broc des Dos Fraïres y est historiquement expliquée depuis ses lointaines origines.

 Qu’il s’agisse des « 700 bagues d'or » emportées par des pillards ou du fameux « Trésor du Broc » la réalité des faits rejoint la vérité des archives. De même, l’effroyable tremblement de terre du 23 février 1887 y est détaillé par des témoignages vécus. L’ensemble s’achevant par une intéressante visite découverte du village et de ses curiosités.

 Un livre de référence indispensable pour connaître le passé et la mémoire du Broc.

 Cet ouvrage illustré, de 160 pages est disponible dédicacé par l'auteur au prix de 18 € en contactant:
edmondrossi@orange.fr

 Proposé également dans toutes les bonnes librairies et en ligne :

 http://www.diffusion-fred.com/auteur-100.aspx

 Site spécialisé :

 http://pays-d-azur.hautetfort.com/

 Edmond ROSSI écrivain et historien auteur de cette étude a effectué l’inventaire des monuments historiques de la commune de Saint Laurent du Var (1976 à 1977). Il a occupé les fonctions de « correspondant histoire » au quotidien « Nice Matin » dans lequel il a tenu une chronique régulière sous le titre « Un Peu d’Histoire » de 2003 à 2010.

 Voir le site de l’auteur :

 http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr

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LE IRÉSOR DES TEMPLIERS EN PROVENCE ORIENTALE

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Qui n’a pas rêvé de chasse au trésor, de ces trésors cachés, oubliés au carrefour du passé ?

La tradition populaire en relie à chaque période troublée de l’histoire des civilisations, de sorte que certains, comme celui des Templiers, hantent indéfiniment l’imaginaire collectif.

Le trésor des Templiers est recherché un peu partout en France, selon Didier Audinot, auteur du célèbre « Dictionnaire des Trésors » qui s’est fait une spécialité dans ce type de recherche, il serait encore caché en Champagne.

En effet, la persécution de l’Ordre dans sa soudaineté, n’aurait pas permis aux commanderies de faire remonter leurs valeurs jusqu’à la Maison Mère de Paris, comme le leur ordonnaient les Grands-Maîtres.

Certaines de ces richesses seraient peut-être encore enterrées quelque part, aux alentours des principales places templières, à moins qu’elles aient été depuis discrètement découvertes, n’oublions pas que la chasse au trésor des Templiers a commencé dès 1307.

Il n’est donc plus question d’un unique trésor, mais de plusieurs magots, disséminés sur l’ensemble du territoire national, Provence comprise.

Nous verrons que dans les Alpes Maritimes, les histoires de trésors templiers les plus passionnantes ont pour cadre les ruines de la commanderie de Vence, les souterrains de l’ancien château de Nice et les hauteurs sauvages de la vallée de l’Esteron.

Dans un ouvrage antérieur : « Histoires et Légendes du Pays d’Azur », nous recensions les pistes les plus crédibles qui font de la Côte d’Azur, une région où les richesses ne sont pas qu’apparentes, mais souvent secrètes et enfouies dans son sol depuis des siècles.

Les prospecteurs actuels, très organisés, armés de détecteurs de métaux ultrasensibles, de photos satellites et de caméras à infrarouge, arpentent inlassablement forêts, châteaux, abbayes, fermes, caves, cimetières et ruines, à la recherche du moindre indice.

La chasse, au-delà de la mise en œuvre de ces moyens sophistiqués, s’élabore parfois au départ, sur des données totalement irrationnelles où l’Histoire se mêle à la légende.

Certaines traques naissent même de songes prémonitoires ou de contacts supposés avec l’au-delà (!) où quelques Templiers prévenants, visiteurs dévoués, se proposent pour orienter la recherche, en délivrant des messages sibyllins.

Nombreuses sont les rencontres extraordinaires de ce type, mêlant les fantasmes hallucinés d’une quête hasardeuse où le chercheur reste évidemment sur sa faim.

Si les Templiers troublent par leur réputation d’hommes secrets, leurs trésors cachés contribuent à épaissir encore davantage la part de mystère qui les entoure.

Le Temple s’est vu prêter une tradition occulte et des ressorts ésotériques, particulièrement évoqués par les historiens du XIX ème siècle, dans l’atmosphère du Romantisme et plus près de nous dans les années soixante dix, avec le courant du Réalisme Fantastique.

Aujourd’hui, beaucoup plus concret, L. Dailliez affirme à ce sujet : « Il n’y a aucun mystère qui reste entier ou à moitié ou au tiers. Les mystères des Templiers existent mais ils ne sont pas ceux qu’on a voulu nous mettre sous les dents, car ceux-ci ne tiennent pas debout et s’écroulent au moindre coup de vent et toutes les théories s’effondrent les unes à la suite des autres. Les Templiers ne cachèrent jamais leurs secrets…On a voulu compliquer les Templiers par de pseudo-règles, des hiérarchies secrètes qui n’ont jamais existé nous en avons les preuves flagrantes ».

Régine Pernoud dénonce également «l’hermétisme » et «l’ésotérisme de pacotille » dans lesquels on a voulu enfermer les Templiers, ajoutant que leur «trésor » à découvrir, reste tout simplement, celui d’une exploration archéologique méthodique de leurs anciennes commanderies et des vestiges qui en subsistent.

Quant au culte secret du Baphomet, sorte d’idole adorée par les frères, les historiens ne voient dans cette appellation que la simple déformation du nom de Mahomet. Son assimilation à une sorte d’Antéchrist ferait parti du folklore du temps.

Enfin les discrétions relatives à la règle et aux réunions du chapitre n’auraient rien de mystérieux, cette démarche étant commune à tous les ordres religieux. Elle éviterait de plus, la violence qu’aurait pu faire naître, chez des hommes d’armes, la révélation de fautes dévoilées au chapitre.

Ces «mystères » écartés, la possibilité pour les Alpes Maritimes de tenir dissimulés un ou plusieurs trésors templiers sur leur territoire, reste fort possible et n’aurait rien d’extravagant.

Le contexte historique est déjà favorable à cette hypothèse, compte tenu du décalage de trois mois, séparant la rafle opérée dans le Royaume de France, de celle effectuée en Provence.

Le comté de Provence a pu servir de base arrière, de terre d’asile, voir d’abri pour accueillir ou soustraire pour un temps, les valeurs menacées par la convoitise respective des deux souverains.

C’est vers l’extrémité orientale des terres provençales, dans les Alpes Maritimes, avec ses ports et au voisinage des principautés autonomes d’Italie que pouvait s’organiser au mieux, une entreprise de dissimulation des biens les plus précieux.

De plus, si le coup de filet lancé par Philippe le Bel avait bénéficié d’un effet de surprise certain, celui opéré trois mois plus tard en Provence, laissera à l’Ordre le temps de se reprendre, en préparant un prudent repli stratégique, évitant l’arrestation massive des frères, comme la saisie de leurs valeurs
Averti, comme nous l’avons vu, le Temple avait pu organiser la fuite de ses membres et le recel de ses richesses.

Pour retrouver les cachettes probables, plusieurs pistes sont possibles, certaines fondées sur d’authentiques possessions détenues par l’Ordre restent les plus valables.

D’autres, plus aléatoires, trouveront tout de même leur place ici, pour la merveilleuse légende qui les a portées jusqu’à nous.

La commanderie de Vence, installée à la Bastide-Saint-Laurent, en situation dominante, au sommet et au bord des falaises du Baou des Blancs, surplombant la « Cité des Arts », a toujours bénéficié d’une position défensive idéale.

Sous les murs aujourd’hui écroulés, de ce qui fut l’une des cinq commanderies majeures des Alpes Maritimes, serait caché le fameux trésor du Temple. L’hypothèse prit forme, lorsque, après la seconde guerre mondiale, le chancelier allemand, Konrad Adenauer, vint régulièrement séjourner au tout proche château Saint-Martin. Erudit et grand amateur de l’histoire médiévale de l’Occident chrétien, ce haut personnage visita à plusieurs reprises les ruines de la citadelle templière du sauvage Baou des Blancs.

Possédait-il des indices sérieux pour orienter ses recherches vers ce nid d’aigle ? Son obstination nous force à l’admettre.

A Nice où le Temple possédait une importante Maison située, selon certains actes, à l’ouest de la ville, avec des dépendances intra-muros, le magot réapparaît sous le titre « Le Trésor du Malonat », dans une relation d’Alexandre Lacoste, tirée de son ouvrage « Nice et Monaco à travers les âges ». Etayée par aucune donnée historique référencée, le romanesque récit évoque les amours coupables d’un Templier nommé Guillaume Guigonis (nous l’avons rencontré à Biot) avec la fille du bailli de Nice, Bertrade d’Arlac. Les deux tourtereaux se rejoignaient la nuit venue, en empruntant les souterrains du château paternel.

Prévenus de la prochaine arrestation des Templiers, grâce à la complicité de la belle, les frères de la commanderie niçoise auraient alors transporté le trésor, en secret, dans les sous-sols du château, en profitant de la confusion du Carnaval et d’une distribution charitable.

L’or et les bijoux amassés dans la Maison du Temple, cachés ainsi dans les souterrains de la forteresse, grâce à ce subterfuge, attendraient encore les chercheurs après la disparition tragique des deux amants.

Le sous-sol de la colline calcaire du Château de Nice, percé comme un véritable gruyère, avec des galeries souterraines multiples, n’a jamais été totalement exploré. Mais au-delà d’un site propice, comment à pu naître cette passionnante histoire, soutenue par quelques éléments crédibles ?

Il est fait notamment état d’une dalle gravée des mystérieuses initiales des protagonistes, datée de 1307 qui aurait été mise au jour en 1822, lors de l’aménagement de la colline du château (?).

Reconnaissons le talent du conteur qui s’adresse aux touristes visiteurs de la Côte d’Azur, pour leur offrir une fiction historique, habillement élaborée, chargée de tout l’attrait souhaitable.

Au-delà de ce qui peut être jugé comme une anecdote fantaisiste, il faut se rappeler qu’une légende est par définition un récit merveilleux et populaire, reposant sur un fondement historique.

Dans le cas présent, le fait que les Templiers aient pu être avertis de l’imminence de leur arrestation et qu’ils aient alors dissimulé leurs biens les plus précieux, est effectivement attesté par les recherches historiques : peu de frères arrêtés et saisie dérisoire de quelques objets usuels dans les Maisons de l’Ordre.

Une légende, tout aussi passionnante, hante encore la mémoire de la pittoresque et âpre vallée de l’Esteron. C’est vers les sources de cette rivière, dans un lieu reculé que les Templiers auraient prudemment caché le butin de quelques pillages effectués en Terre Sainte. Le magot rapporté d’Orient après la chute de Saint Jean d’Acre, enfoui dans une bastide accrochée aux pentes de la montagne du Teillon, dominant le village de Solheias, devait réapparaître curieusement au XV ème siècle, dans de bien troublantes circonstances.

Peu de temps après la disparition des Templiers, en 1388, une bande de mercenaires à la solde des Duras, venue pour investir le village aux mains des Angevins, ne fut repoussée que par l’incendie de la forêt du Teillon. La bastide du Temple disparut alors dans les flammes. Ce n’est que deux siècles plus tard, qu’un berger découvrit une pépite d’or charriée par l’Esteron. Il eut la candeur de l’apporter au seigneur du lieu. Ayant deviné sans mal son origine, le baron réduisit au silence son naïf serviteur, en lui tranchant la langue. Puis ingénieux, il fit placer un fin grillage en travers de l’étroit cours d’eau, sous le prétexte d’user de son droit de pêche.

Pendant les décennies qui suivirent, la famille du hobereau s’enrichit au gré des crues, puisant l’or dans les limons du ruisseau. Un malheureux éboulement ensevelit un jour la grille et le filon, mettant un terme à la précieuse dîme prélevée sur l’Esteron.

Historiquement, la commanderie du Ruou, une des plus importantes de Provence, possédait effectivement des biens recensés à Solheias. En plus de cette certitude historique, des combats violents opposèrent en 1388 dans la vallée de l’Esteron, les fractions rivales, se disputant la succession de la Reine Jeanne.

Signalons également que l’orpaillage dans la rivière de l’Esteron, est une pratique authentifiée par la géologie.

Enfin, en 1706, la présence au château voisin de Saint Auban, du célèbre « faiseur d’or » De Lisle, venu y procéder à des expériences concluantes, explique peut-être aussi cette anecdote ?

Au-delà de ces réalités tangibles, s’installe là encore, la part de la légende, tissant le thème de cette attrayante histoire, depuis des pistes où la recherche de l’or semble avoir toujours préoccupé cette haute vallée perdue des Alpes Maritimes.

Comme la tradition ne prête qu’aux riches, la chapelle de Vérimande, édifiée en 1130 par les Templiers, à proximité d’Annot, aurait possédé une cloche d’or qui carillonnait  agréablement pour appeler les frères à leurs dévotions.

La tour voisine, dite des Templiers, serait reliée à la chapelle par un souterrain qui recèlerait encore la précieuse cloche, ainsi que bien d’autres richesses ! Nous verrons qu’Annot accueillit une importante communauté templière sur le domaine de Vérimande, avec une Maison mère au Fugeret et des dépendances à Méailles, Braux et Saint Benoît.

Tout aussi fabuleux, mais sans fondement sérieux, signalons les cachettes templières souvent citées de Vallauris, La Gaude, Falicon, Utelle, Toudon, Saint Martin Vésubie et Saint Martin d’Entraunes.

Le territoire de Vallauris est cédé en 1038 par l’évêque d’Antibes, à l’Abbaye de Lérins qui y conservera ses droits jusqu’au XVIII ème siècle, excluant de ce fait toute présence de l’Ordre du Temple en ces lieux. Il est donc improbable que puisse s’y cacher un trésor templier.

A La Gaude, la chapelle Saint Pierre appartenait aux moines de Lérins dès le X ème siècle et le château voisin construit en 1280 par Pierre de Villeneuve (second fils du grand Romée de Villeneuve) n’avaient en dépit de certaines affirmations aucun lien particulier avec les Templiers.

Néanmoins, si l’Ordre possédait 10 services dans cette localité, il est douteux qu’il puisse y avoir dissimulé quelque magot.

Avec Falicon et sa grotte de la « Ratapignata » surmontée d’une pyramide, nous abordons le domaine des élucubrations ésotériques les plus fantaisistes. Nous avons fourni l’explication archéologique la plus convaincante dans « Histoires et Légendes du Pays d’Azur », sur l’usage de cette cavité à l’époque romaine, comme lieu du culte au dieu Mithra.

En faire ensuite un lieu secret de célébration templier, destiné à adorer le Baphomet et peut-être y abriter un trésor de l’Ordre, relève de la plus totale invraisemblance.

Un tunnel aurait permis jadis une liaison souterraine entre la bastide voisine, soi-disant occupée par les Templiers et la grotte, consacrée à un culte mystérieux, bien que la légende soit belle, aucune preuve historique n’atteste de la présence de l’Ordre du Temple dans ces lieux.

Utelle, plaque tournante du commerce médiéval, au carrefour des voies muletières de cette époque, avec ses anciennes maisons aux linteaux de pierre sculptés d’inscriptions et de gravures énigmatiques, ne pouvait manquer d’évoquer la mystérieuse présence des Templiers, associée à un trésor dissimulé sous ses vieux murs.

Hélas, aucun acte n’atteste du séjour des chevaliers à la croix pattée dans cette localité, à l’époque où ses hommes libres pouvaient porter le couteau à la ceinture.

Toudon, avec un seul service, prélevé par le Temple de Biot, recensé à la saisie de 1308, possède encore les vestiges de l’ancien château seigneurial. L’édifice était occupé au XIII ème siècle, (1232),  par Jean de Glandèves, assiégé et chassé en 1252, par son voisin Raibaud d’Ascros. Construite avec les pierres d’un ancien château seigneurial, l’église Saint Jean, dite templière (selon Urbain Bosio), de facture romane avec clocher pyramidal du XII ème siècle, a été en partie restaurée au XVII ème siècle.

La faible implantation du Temple dans ce village, écarte toute possibilité de receler un trésor.

A Saint Martin Vésubie, l’installation des Templiers à la Madone de Fenestre dès 1136, à la suite des bénédictins, est toujours discutée par les historiens, faute de document l’authentifiant sans ambiguïté.

Occupant l’hospice, devenu sanctuaire de la Madone à leur arrivée, à proximité du col passant le plus direct entre Nice et le Piémont, les Templiers y auraient été surpris, arrêtés et suppliciés en 1308.

Cet événement fatal sera prétexte à de nombreuses légendes, mettant en scène les spectres des malheureux frères persécutés dans leur chair, venant régulièrement hanter les abords du sanctuaire de la Madone.

Peut-on supposer trouver dans ce brouillard d’incertitudes, autre chose que des hallucinations et des superstitions, nées du sort funeste prêté aux Templiers arrêtés ?

Saint Martin d’Entraunes, au bout de la vallée du Var, ne connut aucune présence templière attestée, seule son église, véritable forteresse du XIII ème siècle, à l’architecture dépouillée, avec un portail latéral gothique, surmonté d’un emblème ressemblant à celui des Templiers : croissant, soleil, glaive cruciforme, a pu troubler les convictions de plus d’un historien. Fort de l’hypothèse de la construction de l’édifice par l’Ordre du Temple qui y aurait caché un trésor, des fouilles seront entreprises en 1921. Les recherches aboutirent à la découverte d’une niche funéraire dissimulée dans le mur nord.

Si les Templiers font rêver les chercheurs de trésor, les Alpes Maritimes leur offrent des pistes diverses, souvent hasardeuses, puisque nées de fabuleuses histoires que seule la certitude historique pourrait étayer.

En attendant la découverte de documents inédits, sources d’une démarche de recherche archéologique rationnellement fondée, seule l’intuition peut conduire à vérifier ces légendes, transportées jusqu’à nous depuis la nuit des temps.

Extrait du livre « Les Templiers dans les Alpes Maritimes et en Provence orientale « d’Edmond ROSSI, cliquer sur ;

 

http://pays-d-azur.hautetfort.com/archive/2015/07/11/les-templiers-dans-les-alpes-maritimes-et-en-provence-orien-5655309.html

 

HISTOIRE ET PATRIMOINE DE LA TRINITÉ (ALPES MARITIMES)

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Le territoire de la commune s'allonge d'est en ouest, de La Turbie aux rives du Paillon. Le vallon de Laghet traverse la commune horizontalement. La Trinité est aujourd'hui le prolongement industriel de Nice. Le sanctuaire de Laghet fait partie du territoire de La Trinité.

« LES RICHES HEURES » DE LA TRINITÉ

Dès la période ligure, le plateau du Tercier était habité. Des enceintes de pierres sont encore visibles. Au quartier de la Gorra (N.E. de Laghet), des mobiliers divers datant du Bronze et du Fer, ont été découverts. Le nom« Ariane » dérive du radical pré-latin « Ar » signifiant « eau courante ».

La tribu ligure des Vedantii ne figure pas sur le Trophée de La Turbie, ce qui laisse penser qu'elle rentre très tôt dans l'alliance romaine.

Les Romains construisirent la Via Julia qui descendait lentement de La Turbie, en empruntant les hauteurs de la rive gauche de Laghet, qu'il traversait en amont de l'hypermarché actuel, passait sur la colline de Sus-Li-Aïga pour toucher le Paillon au lieu-dit encore aujourd'hui Roma. Cette Via Julia Augusta sera pendant des siècles la seule voie de communication entre la France et l'Italie, sur le littoral.

Les premières traces d'habitat dans le haut Moyen Age ont été relevées autour de l'actuelle place Rebat. Mais l'histoire des hameaux plus ou moins éloignés d'Arisana se confond avec celle d'Eze. La première mention de Laghet se trouve dans une charte de 1045 dans une donation de Raimbaud à l'abbaye de Saint-Victor de Marseille; il cède le village de Laghet avec ses dépendances. Celui-ci sera déserté dès le XII émet siècle, ne laissant que les hameaux de Soannes et Spraés. L'abbaye de Saint-Pons (hôpital Pasteur) attire à l'Arianna, les nobles venus rendre hommage aux moines et à leur abbé. On voit ainsi passer en 1004 Roubaud d'Arles, frère de Guillaume (qui libère la Provence des Sarrasins), en 1210, Sanche, frère du roi d'Aragon, campe à l'Ariane.

Il reste les vestiges d’une tour de garde du XI émet siècle visible en bordure du chemin de Laghet avec les traces d’un pont-levis au premier étage.

Mérindol (castrum de Mirendol), ce castrum se trouvait au confluent du Paillon et du vallon de Saint André. Son territoire correspond à la majeure partie de l’actuelle commune de la Trinité. Il apparaît détruit dans l’Enquête de Charles d’Anjou 1251-52. Vers 1070, Caïs de Pierlas cite les « hommes libres de Mérindol », de même en 1078 « Mirindolio » et au XII émet siècle « Miridol ». Subsisterait selon L. Cappatti (Castra-Dirupta) un ancien château sur l’éperon dominant le confluent du Paillon et du vallon de Saint André.

En 1388, l'arrivée des Comtes de Savoie à Nice, donne de l'importance à la route du sel. En 1592, les Ducs de Savoie entreprirent la réalisation d'une véritable route Nice-Turin. L'origine du bourg entre Laghet et le Paillon, au carrefour des deux axes de communication, est liée à cette origine.

En 1617, les habitants de l'Ariane et du vallon de Laghet construisent la chapelle de la Trinité, succursale du Prieur d'Eze. Ils n'ont plus ainsi à aller jusqu'à Drap pour certains, à Eze pour d’autres.

En 1726, le nom de l'Ariane disparut des pièces officielles, laissant place à celui de sa chapelle: La Trinité.

Cette chapelle dressée sur la place du Tercier, rapproche les habitations pour fonder peu à peu un hameau. Situé sur la route du sel, ce centre prendra une nouvelle importance avec la consécration de la chapelle miraculeuse de Laghet en 1653.

Vers 1777, le trafic annuel est estimé à 16 740 mulets. Au cours du XVIII ème siècle, le hameau double celui de son chef-lieu et revendique peu à peu son autonomie… Hélas, La Trinité est aussi sur le chemin des armées. En 1691, Catinat installe une redoute : 300 soldats et 50 cavaliers cantonnent au village. En 1703, c'est le général la Feuillade qui s'installe à La Trinité (guerre de succession d'Espagne). En 1707, les Français évacuent le comté. Avant de partir, la garnison pilla la Trinité et les hameaux avoisinants laissant les maisons en ruines. Les alliés autrichiens qui leur succédèrent ne se comportèrent pas mieux, et deux mois plus tard, les Français revenaient.

En 1709, le froid, la neige et la misère entament le moral des troupes. Les désertions sont très nombreuses. Pour enrayer le phénomène un plan est mis en œuvre : « Il sortira deux détachements de la redoute de La Trinité, dont l'un s'embusquera sur le chemin de Notre-Dame-de-Laghet et l'autre sur le chemin de L'Escarène, à un pont de pierres où se sépare le chemin de Berre».

En 1744, le prince de Conti, à la tête des troupes franco-espagnoles, installe son Etat-major à La Trinité. De violents combats ont lieu dans le vallon de Laghet. Chassés par les Austro-Piémontais, ils reviennent à La Trinité le 3 mars 1746.

En 1792, l'armée du général français Anselme poursuit les troupes sardes qui se retranchent à Saorge. Le village subit encore des réquisitions, tandis que les Pères Carmes de Laghet s'enfuirent en Piémont. Leur sanctuaire est pillé et ravagé. Les exactions commises par les troupes du générai Anselme entraînent une opposition armée de la part de certains hommes, plus dévoués à la Sardaigne qu'à la France. A La Trinité, les nombreux « Barbets » séviront longtemps.

En 1794, les habitants demandent l'autorisation de se séparer d'Eze. Le 30 janvier 1818, le roi Victor-Emmanuel érige La Trinité en commune, sous le nom triomphant de La Trinité-Victor. Quant à la délimitation des terres, elle ne se fit pas sans quelques procès. Le 4 mai 1869, une Convention règlera définitivement le litige.

En 1860, La Trinité a voté oui pour le rattachement à la France. En 1900, la ligne de tramway Nice - Contes entre en service, en même temps ·que l'électricité arrive au village. En 1928, la gare est inaugurée.

Pendant la dernière guerre, en mars et août 1942, le fort de la Rovère, proche d’Eze, fut le théâtre de deux évasions retentissantes. La seconde permit à 67 prisonniers de s'évader. Ceux-ci se cachèrent à Laghet, dans le vallon de Spraes et au Castelon. Sur le Tercier, le petit maquis de la Lara reçoit un parachutage d’'armes. La Trinité sera libérée le 28 août 1944.

En 1954, Victor est supprimé du nom de la commune.

DÉCOUVERTE DU PATRIMOINE

L’église Saint-Grat

En 1840, la chapelle de La 'Trinité construite en 1617 étant jugée trop petite, on décida son agrandissement. Mais en septembre 1841, au moment de la couvrir par une toiture neuve, le tout s'effondra. L'église actuelle fut inaugurée le 24 décembre 1848. On prit pour modèle la « Gran Madre di Dio », église récemment construite à Turin sur une copie du Panthéon de Rome. Là encore, les malfaçons furent l'objet de procès qui ne s'éteignirent qu'en 1866 avec la mort des responsables et l'insolvabilité des héritiers.

Au premier orage, le beau toit vernis se révéla poreux et en 1878, un incendie détruisit la chapelle.

Une inscription rappelle la date d'ouverture au culte: « cette église à la gloire de la Très Sainte Trinité a été construite sous l'heureux règne de l'auguste monarque Charles Albert 1er, roi de Sardaigne, de Chypre et de Jérusalem, Monseigneur Dominique Calvano, évêque de Nice, de l'abbé Honoré Cauvin, de M. André Rebati, maire. Le 13 octobre 1845 - 24 décembre 1848 »,

La Tour

C'est la plus vieille maison du village et elle pourrait bien être un ancien poste de péage sur la route du sel. Une plaque rappelle que dans cette maison naquit le 29 avril 1759, Jean-Dominique Blanqui, député à la Conven­tion.

Jean-Dominique Blanchi

Il fit ses premières classes à l'école du curé du viillage, mais son oncle Nicolas, chapelain de La Trinité, le fit admettre au collège des Jésuites de Nice. Il ne revint au village qu'en 1788 pour vendre au notaire sa part d'héritage de l'oncle Nicolas, comprenant « une maison au quartier de la Tour, une terre au quartier Scarella à Drap et les forêts de Boutin et du Grand Bouosc ».

Il sera ensuite professeur de philosophie et d'astronomie au collège royal de Nice. Blanchi sera d'abord un ardent propagandiste du rattachement à la République. Député de la Convention, il sera emprisonné pendant un an, accusé « d'avoir conspiré ». Libéré par la chute de Robespierre, il fut chargé de mission dans le Sud-Est, alertant le ministre de l'Intérieur sur les exactions de l'armée et la mauvaise gestion (déjà !) de la ville de Nice.

En avril 1800, il est nommé juge au Tribunal des Alpes-Maritimes et sous-préfet de Puget-Théniers. Cet administrateur intègre fut aussi un romantique. En 1794, dans sa prison, il était tombé amoureux d'une fillette de 13 ans, nièce de sa logeuse, qui venait de temps à autres lui apporter des douceurs. Il épousera Sophie de Brionville lorsque celle-ci aura ses 17 ans ; huit de leurs dix enfants survivront.

Après la chute de l'Empire, ni Victor Emmanuel, ni Louis Philippe ne voulurent de lui. Il mourra à Paris du choléra le 1" juin 1832, oublié de tous. Le rattachement des « Alpes­Maritimes» (c'est lui qui donna ce nom en 1793) n'interviendra qu'en 1860 et la plaque lui rendant hommage ne fut posée que le 27 mai 1960, à l'occasion du centenaire.

Deux de ses fils furent célèbres : l'économiste Adolphe, mais surtout le révolutionnaire Auguste Blanchi, né à Puget-Théniers.

Le pont de l'Ariane

Il fut construit en 1893. Jusque-là, il fallait traverser le torrent à pied, ce qui représentait un danger par temps de crue.

La stèle du Bi-Centenaire, au Rond-Point

Elle a été érigée en 1989.

Le château Sainte-Anne

Cette résidence des comtes Ongrand a été transformée en école en 1987.

La chapelle Sainte-Anne, au Sud.

L'hôtel de ville, avec son jardin, a été réhabilité.

LES VISITES

- Les vestiges de la tour de garde, du XI ème siècle, en bordure du vieux chemin de Laghet ; traces de pont-levis au 1erétage.

- Le plateau du Tercier (562 m) : enceintes ligures, murs cyclopéens.

- L'observatoire de Nice est installé pour plus de 15 hectares sur des terrains achetés en 1879 à la commune par le banquier-politicien Bischofsheim. Le site est classé.

- Le parc départemental de la Justice, au Sud. L'Astrorama est installé dans la Batterie des Feuillerins, près du fort de la Rovère. Ce centre de vulgarisation spatiale accueille les scolaires : initiation, observation du ciel, conférences, séminaires ...

 

- Le rocher du Pin. : situé route de Laghet, au quartier Rolland, à 2 km 700 de La Trinité, on s'interroge beaucoup sur la présence de ce pin

sur un rocher ."

La légende du Baù doù Pin

La légende veut que, dans l'antiquité, le culte de Cybèle ait été célébré ici, auprès d'un petit lac dont on ne connait plus aujourd'hui l'emplacement et auquel le ruisseau de Laghet, qui le traversait devait son nom.

Loin des appétits matériels et grossiers, en de fraîches cavernes aux couches de feuillage, les prêtres de la déesse y goûtaient de profondes paix. Un des serviteurs de ce pieux collège céda à l'amour bas et sensuel. Il était jeune et se plaisait à s'attarder au fond des bois où dyades et faunes, jouant de la flûte, s'adonnaient à leur danse lascive, prémices d'orgiaques mêlées. Poursuivi par une nymphe rieuse et belle entre toutes, il en fut troublé et ressentant soudain une soif de puissance inconnue, il oublia le vœu de continence pour céder à l'attrait du plaisir. Longtemps la déesse feignit d'ignorer l'outrage répété.

Une nuit, la passsion le faisant sortir de la grotte, il entraîna l'objet de sa flamme sur les bords des eaux sacrées. Le miroir du lac ayant reflété la criminelle étreinte, le courroux de Cybèle, insensible à la radieuse beauté de la nymphe, se manifesta impitoyablement : la coupable fut terrassée dans ses bras, le prêtre s'enfuit éperdu de douleur et de remords.

Durant des jours et des nuits, il erra dans ces parages, l'esprit disputé par l'angoisse du châtiment qu'il sentait peser sur lui. De désespoir, il allait céder à l'attraction du gouffre lorsque la déesse le métamorphosa en pin.

La légende attribue à ce tragique amour charnel, l'étonnante présence de cet arbre sur ce rocher.

LAGHET

Au centre d'un vaste entonnoir de montagnes parsemées de pinèdes et d'oliveraies, une butte plantée d'agaves et de chênes verts supporte un imposant carré de murailles jaunes et roses d'où fuse un clocher encapuchonné de faïences claires: c'est le sanctuaire de Laghet.

150000 personnes y viennent chaque année en pèlerinage.

RAPPEL HISTORIQUE

La première mention de Laghet est contenue dans une charte du XI ème siècle, par laquelle Raimbald, co-seigneur de Nice et de Vence, donne à l'abbaye bénédictine de Saint-Victor de Marseille le village de Laghet avec ses dépendances. Mais au XII ème siècle, tout a disparu sauf une chapelle et ses terres, dépendante du fief d'Eze. L'origine du nom se rattacherait à un « petit lac » ou au « quartier des lacs » qui apparait dès le XI ème siècle.

On sait par des documents, qu'au XVI ème siècle, les habitants de Villefranche venaient tous les ans en pélerinage à une chapelle de la Vierge de Laghet. Ils durent y renoncer en raison de  l'effondrement de la toiture.

En 1625, Don Jacques Fighiera, chapelain de  La Trinité restaura la chapelle à ses frais et fit sculpter une statue de la Vierge par un artiste itinérant parisien Pierre Moïse; il rouvrit le sentier qui menait jadis de Laghet à Eze. Deux miracles attirèrent aussitôt l'attention sur Laghet : une jeune possédée de La Trinité Marie Aicard fut délivrée du démon, un monegasque, Hyacinthe Casanova, gravement malade, fut guéri subitement dans la chapelle où on l'avait transporté.

En 1653, l'évêque de Nice, Mgr Palletis, conclut à leur authenticité et approuva le culte de Notre-Dame-de-Laghet. Une nouvelle chapelle fut construite, près de terrains dont le chapitre tirait les bénéfices. Le 26 avril 1653, il présidait le premier pèlerinage officiel  et le 21 novembre 1656 les offrandes aidant, la nouvelle église fut inaugurée.

Peu après, on l'entoura d'un vaste cloître qui  servit de base au monastère où les armes Déchaussés s'installèrent en 1675.

En 1708, « les Carmes des Chaux de N Dame-de-la-Ghetto » ayant protesté auprès de Louis XIV contre l'établissement d'une garde auprès du couvent, le Lieutenant-

Général de Provence d'Artagnan, répondit au Roi: «… le seul embarras qu'ils en reçoivent est qu'Ils peuvent aller chez eux, à Nice ni à Turin qu'avec un billet de l'officier, tous ces moines étant piémontais et affectant de n'en recevoir aucun parmi eux que de cette nation».

Les Carmes durent quitter leur monastère 1792, lors de l'invasion du Comté par les troupes de d'Anselme. Ils fuirent précipitamment en emportant leurs trésors, mais oubliant la statue miraculeuse qui fut cachée par un berger tendasque à La Turbie. En 1814 ils étaient de retour avec la Restauration Sarde. La chapelle avait été rendue au culte dès 1796, la Vierge retrouva sa place et les pèlerinages reprirent.

En 1903, en application de la loi sur les congrégations les Frères Carmes furent expulsés, le sanctuaire fermé. Deux années plus tard le chanoine Dalbera rachetait la chapelle. L'évêque de Nice complétait cet achat en 1907 en se rendant acquéreur aux enchères de l'ensemble des bâtiments conventuels de Laghet où fut installé jusqu'en 1930 le petit séminaire diocésain.

En 1978, des sœurs Bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre dont l'ordre a été chargé de l'animation des pèlerinages, s'installèrent à Laqhet.

Laghet est le principal centre de pèlerinage de Provence et d'Italie du Nord.

LES DIVERSES LEGENDES SUR L'ORIGINE DU SANCTUAIRE

- On vit, on ne sait quand, une statue de la Vierge flotter sur le petit lac, environnée d'une lumière. Dès qu'on eut recueilli la statue, les eaux se retirèrent, laissant à sec le roc où l'on bâtit le sanctuaire.

- Un berger entendit des sanglots venant d'un fouillis de broussailles qui recouvraient des décombres. Il y découvrit une statue de la Vierge, les yeux trempés de larmes. Il emporta la statue à Eze et, dans la nuit la statue revint elle-même dans les broussailles, marquant ainsi l'endroit où elle voulait qu'on lui éleve un sanctuaire.

- Un jeune chasseur maladroit, tirant un oiseau juché sur les roncières de cet endroit perça le sein de la Vierge peinte sur un mur délabré et vit couler du sang du sein déchiré. Pour réparer ce sacrilège, sa famille fit élever une chapelle à la place du vieux-mur.

- Une dame pieuse de Monaco, affligée d'un mal incurable fut transportée dans les ruines d'une chapelle de Laghet, y pria et s'en retourna guérie. En reconnaissance, elle fit reconstruire la chapelle.

VISITE

Le sanctuaire de la Madone est classé M.H.. La construction du sanctuaire, en 1654-1656, avait été menée tambours battants, grâce aux offrandes des fidèles, à la ville de Nice qui avait donné cent écus pour le captage d'une source et l'installation d'une fontaine.

Les dimensions de la nef sont modestes, 8 mètres de large pour 12 mètres de long, le plafond est voûté de plein cintre, la façade extérieure ne comporte pas d'ornementation. L'église a été construite dans le style baroque italien. L'intérieur de la nef est plus chaleureux, plus richement décoré de pilastres colorés supportant une corniche où règnent des angelots de stuc. L'unité de la voûte a été malheureusement détruite par le tremblement de terre de 1887 où une partie de la toiture et du plafond s'effondrèrent.

La statue de Notre-Dame-de-Laghet, don du chanoine Fighiera, date du début du XVII ème siècle. Haute de 1m14, elle fut sculptée par Pierre Moïse dans du bois de sorbier. La statue est habillée, selon la coutume provençale, d'une grande robe rouge et d'un manteau bleu foncé semé d'étoiles d'or. Le visage et les mains sont très finement taillés.

Le cloître se résume aux allées qui entourent la chapelle, et où sont exposés les ex-voto.

Les cellules situées au premier étage, communiquaient directement par des galeries, avec l'église. Les moines pouvaient suivre les services dans des alvéoles s'ouvrant sur le premier étage de la nef.

LES EX-VOTO

L'ex-voto se veut d'abord une représentation du réel, naïve certes mais minutieuse, détaillée, faite pour convaincre dont le seul élément mystique est l'apparition de Notre-Dame-de-Laghet ou la prière. Par sa précision il appartient à l'ethnologue et fournit des renseignements précieux sur l'intimité familiale, le travail, les moyens de locomotion depuis la calèche jusqu'à l'automobile.

Dès la consécration du sanctuaire, la Madone de Laghet se signala par tant de miracles que les souverains eux-mêmes implorèrent sa protection et lui adressèrent de riches ex-voto. Le duc de Savoie Charles Emmanuel II offrit un Enfant-Jésus en or massif pesant 8 livres 6 onces, comme le fils qu'il venait d'avoir, et ce fils, devenu Victor Amédée II, vint avec son épouse en 1689, remercier la Madone.

Madame Royale, guérie d'une maladie à la jambe, fit suspendre près de l'autel une jambe en argent massif de grandeur nature. Le Prince de Monaco Louis 1er, nommé chevalier du Cordon Bleu par Louis XIV, fit la profession de foi requise par les statuts de l'Ordre du Sanctuaire de Laghet, le 20 janvier 1689. Les Princes de Monaco ont toujours concouru, par leur générosité, à l'agrandissement et à la décoration du sanctuaire.

Dans les encoignures sont accumulés des lots considérables de bâtons, de béquilles, de gouttières, de fusils éclatés, de moulages de membres guéris.

De la voûte descendent des bannières, des petits bateaux de tous modèles montrant leurs carènes ventrues, leurs armatures bien tendues des trois-mâts, des galères, des longs courriers, des corvettes, des chalutiers, des milliers de tableautins ingénus, brossés à la hâte, rappelant des accidents, des catastrophes, des dangers de mort.

Haut lieu de recueillement, la piété et la reconnaissance des miraculés ont fait du sanctuaire un centre exceptionnel d'art populaire.

Six mille ex-voto y ont été déposés depuis près de deux siècles, actes religieux de remerciements à la Vierge.

Il en reste 3 000 dont les plus anciens datent de 1792-1793, avec pour le premier, une très rare représentation d'un combat opposant dans nos vallées troupes sardes et Républicains.

Les ex-voto des XVII ème et XVIII ème siècles furent, hélas, brûlés pendant la Révolution, le monastère ayant été transformé en magasin militaire. Une centaine témoignent de la vogue de la peinture sur verre dans les années 1800 à 1820.

D'autres plus récents reflètent, maladroitement, les modes et les styles de la fin du XIX ème siècle et de l'art moderne.

Dans le musée une belle sculpture gothique en bois datant du XV ème siècle représente Sainte Anne, Marie et Jésus, la grând-mère, la mère et l'enfant.

Dans la chapelle primitive, se trouve une Vierge Noire. La crypte abrite les caveaux des Pères Carmes.

Le monastère date du XVII ème siècle.

La fontaine date de 1654.

DÉCOUVERTE DES ALENTOURS

- La route de La Trinité a été ouverte en 1900.

- Le hameau de Spraes, au Nord.

- Le quartier de l'Avellan.

- Le rocher du Pin.

EDMOND ROSSI

Écrivain, Historien

http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr/

 

LA COLLE SUR LOUP : LE MYSTÉRIEUX ENCLOS DU MONT GROS

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CADASTRE DE 1835.jpg

L’énigmatique enclos du Mont Gros au nord de La Colle sur Loup, dans le bois de la Sine n’a pas fini de troubler les visiteurs, tout comme les spécialistes de l’archéologie (Roger et Paule Joelle Picco, Henri Guigues, Raoul Barbès) venus l’étudier en février 2015.

Voici le résultat de cette prospection qui pose nombre de questions restées sans réponses :

«  Il s’agit d’un grand espace à peu près rectangulaire délimité par des grands murs à double parement courbe (voir dossier Internet: murs à parement courbe ). La hauteur des murs est variable mais peut atteindre près de 3 mètres de haut par endroits.

Le site est traversé par une piste provenant des carrières de la Sine. Autour du site, à l’extérieur, on voit à plusieurs endroits, des accumulations de pierres très importantes, provenant de l’épierrement du site et des déchets de taille notamment près du point A où l’on voit également une petite ruine, et entre les points D et E à l’extérieur du terrain, pierrier visible sur les photos satellite.

Le terrain est en légère pente vers le sud-est.

Sur le côté sud il est en limite du plateau et domine les pentes de la vallée du Loup.

Le mur a été détruit au passage de cette piste au point A. Sur le côté sud-est on voit un passage étroit de largeur 1.10m du côté.

Ce passage ne permettait pas le passage d’une charrette attelée ni même d’un mulet chargé. A cet endroit le mur fait environ 1.70 m de haut, 1.70 m à la base et 1 m au sommet. C’est le seul passage visible actuellement mais on ne peut se prononcer sur un autre passage éventuel là où le mur a été éventré au point A. Cette ouverture C permettait le passage d’un bovin ou de moutons et servait peut être au comptage ou pour faciliter le traitement des animaux. Il pouvait être barré facilement.

Il y avait dans les environs deux bergeries, l’une sur la commune de Vence et appelée « Bergerie » sur la plan topographique et l’autre plus proche sur la commune de la Colle sur Loup nommée « Les Crottes » ou « Crotes » ou « Couladon », du côté du passage dans le mur. Y avait-il un rapport avec cet enclos ? En 1835 un certain Bernard était propriétaire de la Bergerie des Crottes (Couladon en 1835) avec une mention « masure »

Sur le côté nord le mur n’a pas été terminé dans sa partie centrale entre les points G et F du plan.

Les longueurs respectives des côtés de l’enclos sont :

DB=200 m

DE= 127 m

HB = 158 m

HG = 52 m

GE =144 m

FG = 50 m

On observe entre les points E et F une banquette de 30 à 40 cm de haut et 2.50m de largeur environ au pied du mur côté intérieur dont on ignore l’usage, peut-être pour asseoir un échafaudage de service.

A l’intérieur du terrain on peut voir un muret correspondant peut être à la séparation entre les parcelles 4 et 5.

Près de l’angle nord à l’intérieur du terrain, près du point H, un grand trou a été creusé, peut-être pour chercher de l’eau.

Le périmètre du mur est d’environ 680 m et la surface cadastrale 25500 m2 à l’époque ou l’enceinte appartenait à ce Bernard Maurice, d’ailleurs en litige avec un certain Lambert Antoine pour une parcelle (27) de 430m2, suivant ce qui est mentionné sur les documents cadastraux.

Les raisons de ce litige sont inconnues mais on peut se demander si les pierriers extérieurs provenant de l’épierrement du terrain et des déchets de taille, n’ont pas été réalisés chez les voisins. Sur le cadastre napoléonien le terrain est qualifié de vigne.

A l’intérieur du site on observe un mur d’orientation sud-est nord-ouest de 1m de haut et 2 m de large en moyenne, séparant les parcelles numérotées 4 et 5 sur le cadastre récent (anciennement 25).

Le site n’a pas pu être exploré complètement car en juin 2014 une partie n’était pas débroussaillée. La partie observée est très propre avec très peu de pierres au sol

L’exécution des murs a nécessité une main-d’œuvre importante et la justification d’un tel ouvrage est un mystère.

A plusieurs endroits dans les Alpes Maritimes on voit des murs à parement courbe mais comme ce sont des murs de soutènement, un seul parement est visible. Plusieurs sont datés du début du XIXème siècle.

Côté nord du site, à une cinquantaine de mètres à l’extérieur, on voit plusieurs enclos plus ou moins rectangulaires de 15 à 20 mètres de côté. Les murs ne semblent pas dégradés et paraissent bas pour des enclos à moutons.

Raisons d’être de ce grand enclos

L’hypothèse d’un camp militaire est à exclure car tous les murs de pierre exécutés à l’époque de la guerre de Succession d’Autriche, ne dépassaient pas environ 1 m de haut pour permettre à un fantassin de tirer à l’abri, et d’autre part les murs comportaient des redans fréquents pour éviter des tirs en enfilade.

Par ailleurs la rive droite du Var n’a été concernée par le conflit que pendant l’hiver 1746, époque à laquelle la citadelle d’Antibes a été vainement attaquée par les austro-sardes. Des opérations auraient peut-être eu lieu autour du château de la Reine Jeanne dans le Malvan au nord de Vence.

Une vigne, mentionnée sur les documents cadastraux à cet endroit, devait être de mauvaise qualité étant donné la nature du sol. Un enclos pour abeilles est aussi peu probable car les dimensions de ces enclos sont en général d’une trentaine de mètres de côté et avec un point d’eau à proximité.

Il semble donc plus probable d’envisager comme raison un épierrement du site pour permettre l’exploitation, mais la hauteur et la qualité des murs ne sont pas justifiées.

L’hypothèse d’une oeuvre d’art associée à l’épierrement

La réalisation de murs mesurant jusqu’à plus de 100 ml en ligne droite avec double parement courbe extérieur et intérieur réglé au calibre est une affaire de spécialiste. En plus les angles sont arrondis à l’extérieur et à l’intérieur ce qui accroit la difficulté.

La réalisation n’a pas été menée à son terme car entre les points F et G la fouille a été préparée mais le mur non exécuté.

Durée des travaux

En supposant qu’une équipe constituée d’un maçon spécialiste et d’un aide puisse exécuter 1 m3 de mur par jour, compte tenu de l’approvisionnement, de l’échafaudage, etc… et en prenant une section moyenne de 2 m de base et 2m de hauteur ce qui est probablement sous-estimé, cela donnerait pour 650 ml de mur 2600 m3, soit à raison de 300 jours par an, une durée de plus de huit ans. Comme entre les angles E et H le mur a peut-être été exécuté en partant des deux angles on peut éventuellement penser à deux équipes au moins, soit une durée de plus de quatre ans de travail dans ce cas, mais il est possible qu’un personnel nombreux ait été employé.

De toute façon l’investissement en hommes pour un tel travail était probablement très onéreux.

Conclusion

Ce mur semble être une folie en même temps qu’une oeuvre d’art, car un ouvrage d’une telle qualité et d’une telle dimension est une réalisation tout à fait exceptionnelle.

Quant à la date d’édification d’un tel ouvrage, on a observé dans la région des murs de ce type exécutés au début du XIXème siècle mais ce n’est qu’une indication. »

Pour découvrir les sites insolites de la Côte d’Azur et du Pays d’Azur, à travers les ivres d’Edmond ROSSI consuter :

http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr/

SORCELLERIE DANS LES ALPES MARITIMES

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 CLAIR DE LUNE ET CHOUETTE.jpg

 « SORCELLERIE ET SORTILÈGES DANS LES ALPES MARITIMES »

 Où mieux rencontrer les Sorcières que dans les Alpes Maritimes, sur ces terres chargées de contrastes où s’opposent mer et montagne, au carrefour de la Provence et de l’Italie ?

Ici, les Sorcières ou «Mascas» sont aussi à l’aise sur la Côte d’Azur où s’étalent d’outrageantes richesses que vers l’intérieur où se cache une humilité austère.

Leurs vallées, les « Valmasques » de Mougins et de Tende, les « Balaours » ces plateaux désolés des hautes vallées propices aux sabbats, longue est la liste des sites marqués par la forte empreinte de celles qui hantent toujours la mémoire, qualifiées par Jules Michelet « d’auxiliaires précieuses du paganisme ».

De Nice, à la Vallée des Merveilles, devenue leur « domaine réservé », les Sorcières hantent les villages et persistent à enflammer l’imaginaire de leurs habitants.

Il fallait raconter l’extraordinaire aventure de la Sorcellerie dans les Alpes Maritimes.

Grâce à Edmond Rossi, auteur niçois de plusieurs ouvrages sur l’Histoire et la mémoire de son pays, cette lacune est aujourd’hui comblée.

L’écrivain ethnologue a parcouru le département à la rencontre des dépositaires de témoignages en voie de disparition, réalisant une collecte de ce fond culturel, complétée par une enquête minutieuse des annales et archives historiques. L’ensemble révélé les pouvoirs et les secrets des recettes des sorcières, héritières d’un lointain paganisme.

Laissons-nous entraîner, à travers des siècles de pratiques et de traditions, sur la piste attrayante et mouvementée, de ces éternelles et fascinantes femmes aux pouvoirs magiques, propres à soulager le corps et l’âme.

 L’ouvrage numérisé en CD est disponible sur simple demande au prix de 15€ en cotactant :           

edmondrossi@orange.fr 

UTELLE: LA GROTTE AUX FÉES DE CASTEL GINEST

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Utelle possède une grotte aux fées à Castel Gineste. S'enfonçant profondément sous terre, on n'a pu aller au delà de 200 mètres environ. Là est une porte naturelle allant en se rétrécissant pour ne devenir qu'une grande fissure.

On ne peut la franchir ; seules les fées qui ont tout pouvoir peuvent aller au delà où se trouve - d'après les confidences d'une Fée bavarde et indiscrète- un lac sur lequel vogue une barque portant un veau d'or.

Bien des gens ont essayé, mais en vain, de passer pour s'emparer du veau d'or!...

Pas méchantes, elles s'amusaient cependant à jouer plus d'un tour aux utellois.

C'est ainsi qu'elles remirent à un brave cultivateur un précieux paquet renfermant des pièces d'or, avec ordre de ne l'ouvrir que chez lui. Le paquet était lourd, mais que ne ferait-on pas pour posséder un trésor!...

Notre homme exténué de fatigue arrive enfin à l'entrée du village. Il se repose et songeant qu'il pouvait se considérer comme chez lui, il ouvre distraitement le paquet, rien que pour voir un peu. Oh! Malheur! Il n'aperçoit que des cailloux. Me voilà puni de ma désobéissance, dit-il, tout haut en guise de conclusion.

Au mois de Mai, les fées faisaient la ronde au dessus de la grotte, en chantant des couplets mystérieux, incompréhensibles du commun des mortels.

Elles tissaient de riches étoffes, étendaient leur linge d'un blanc éblouissant sur les rochers de Gineste ; mais lorsqu'un profane s'approchait, tout disparaissait comme par enchantement.

Les fées seules possédaient la graine de l'espèce de chou se trouvant dans les environs, chou qui vit cent ans. On en voit encore dans les interstices des rochers de la grotte : leur pied long et noueux atteste leur vieillesse ; leurs feuilles grosses et amères ne peuvent être consommées que par les fées qui ont, elles, le pouvoir de les rendre comestibles, car les animaux eux-mêmes ne les mangent point.

Tout ce qui arrivait d'extraordinaire était mis sur le compte des fées.

Une famille avait un enfant infirme et incapable de marcher. L'ayant laissé seul un matin en allant aux champs, les parents ne le retrouvèrent plus à sa place en rentrant ; en cherchant bien, on le découvrit au second étage ; nul doute c'était une fée qui l'avait transporté d'un étage à l'autre.

Le même enfant fut trouvé le "calin" allumé (petite lampe) pendu à la bouche. Comme il n'avait pu grimper sur la chaise pour le prendre et l'allumer ensuite, c'était encore cette coquine de fée qui avait joué ce tour.

Dans une autre famille, on trouva, un jour, un livre sur la table. Le père de famille illettré le montra à un notable du pays qui déclara gravement que l'écriture n'était point naturelle ; qu'il ne comprenait point en quelle langue il était écrit, que sûrement, c'était un mauvais livre apporté par une fée. On s'empressa de le jeter au feu. Ce fut un vrai feu d'artifice : des crépitements, des étincelles, des bruits sourds ; la tête grimaçante d'une fée apparut même au moment où le feu avait fait son œuvre. La société s'enfuit épouvantée.

Autres légendes sur les fées

Il y a 107 ans environ, douze jeunes gens Utellois, voyant la lessive des fées en train de sécher, décidèrent de se rendre à Castel Gineste pour s'emparer du linge étendu.

Avec mille précautions, ils s'avancèrent pour ne point être aperçus.

Ils touchaient presque au but de leur course quand tout à coup retentit à leurs oreilles un coup de ciseau sec, et aussitôt tout le linge s'engouffra de lui-même en un clin d'œil dans la grotte.

A une époque rapprochée -60 ans environ- les voyageurs passant à midi devant la grotte entendaient le son du fifre et du tambour ; mais ils ne pouvaient s'arrêter pour écouter s'ils ne voulaient recevoir une grêle de pierres.

Les fées avaient une prédilection pour Figaret ; elles y allaient souvent faire la veillée en hiver. On les recevait avec la plus franche cordialité. Elles apportaient souvent un fagot de bois, ce qui n'était pas à dédaigner. Les étrangers les reconnaissaient en ce qu'elles mettaient leurs pieds dans le feu sans se brûler. C'était pour mieux se chauffer et faire reconnaître leur puissance.

Quand les fées allaient à St Jean ou au Suquet (Figaret), pour laver leur linge dans la Vésubie, les Figaretannes se faisaient un devoir de le leur remonter à l'entrée de la grotte.

Quand les paysannes de Figaret faisaient une tourte (gâteau), elles en réservaient toujours une part pour les fées.

Souvent à la Noël, les fées allaient aider les femmes de Figaret à remplir les boudins ; mais si pendant l'année elles avaient eu à se plaindre d'elles, les fées emportaient à leur grotte les bons boudins tout faits.[12]

Le sieur Olivari Joseph nous a fait le récit suivant : Mon grand-père alors âgé de 20 ans, en compagnie de Seren dit le Massacran, de Passeron Charles, de Malausséna J. et de cinq autres jeunes gens, résolurent il y a 140 ans, d'aller s'emparer du veau d'or. Conduits par Passeron dit le Corse - ainsi surnommé parce que c'était le premier Utellois qui fût aller en Corse -, ils se dirigèrent vers la grotte munis de cordes, de torches et d'une clochette que le dit Corse avait attachée au gros doigt de son pied droit.

Arrivé à l'endroit propice, le Corse enroula une corde autour de son corps et se fit descendre dans la grotte en recommandant bien à ses compagnons de le retirer s'ils entendaient le bruit de la clochette.

Au bout d'instant, le son de la clochette arrivait aux oreilles de nos conquérants attentifs, on se mit en devoir de remonter l'explorateur. Ce fut fait un peu trop brusquement, car le malheureux apparut bientôt couvert d'égratignures, les vêtements déchirés, à demi-mort.

Enfin reposé, il leur raconta les péripéties de son excursion.

Figurez-vous, dit-il, que les fées sont en nombre incalculable ; les unes cuisinaient, d'autres dansaient d'une manière échevelée, d'autres enfin étaient occupées à toutes sortes de travaux manuels. Une table richement dressée où la vaisselle d'or se mêlait aux fleurs les plus odoriférantes, au cristal le plus pur, attendait dans un salon somptueux, de nombreux convives. Comme j'allais me débarrasser de la corde, pour mieux voir, pour entendre, je fus sans doute aperçu par le fée gardienne, car en un instant, tout disparut et l'obscurité la plus complète succéda à la clarté la plus éblouissante. Un bruit de tonnerre se fit alors entendre suivi de lueurs étranges passant du rouge vif au rouge sang ; un sifflement aigu et saccadé sortait de toutes les fissures ; j'entendais un murmure confus tout autour de moi, qui ne m'annonçait rien de bon ; pris de peur, j'agitais fiévreusement la clochette, je remontais enfin, mais vous pouviez bien, il me semble, mettre un peu moins de brusquerie pour me tirer de là. L'essentiel est maintenant de filer au plus vite, si nous ne voulons pas ressentir bientôt les effets du courroux des fées.

Ainsi échoua cette nouvelle entreprise de la conquête du veau d'or...

« SORCELLERIE ET SORTILÈGES DANS LES ALPES MARITIMES »

Où mieux rencontrer les Sorcières que dans les Alpes Maritimes, sur ces terres chargées de contrastes où s’opposent mer et montagne, au carrefour de la Provence et de l’Italie ?

Ici, les Sorcières ou «Mascas» sont aussi à l’aise sur la Côte d’Azur où s’étalent d’outrageantes richesses que vers l’intérieur où se cache une humilité austère.

Leurs vallées, les « Valmasques » de Mougins et de Tende, les « Balaours » ces plateaux désolés des hautes vallées propices aux sabbats, longue est la liste des sites marqués par la forte empreinte de celles qui hantent toujours la mémoire, qualifiées par Jules Michelet « d’auxiliaires précieuses du paganisme ».

De Nice, à la Vallée des Merveilles, devenue leur « domaine réservé », les Sorcières hantent les villages et persistent à enflammer l’imaginaire de leurs habitants.

Il fallait raconter l’extraordinaire aventure de la Sorcellerie dans les Alpes Maritimes.

Grâce à Edmond Rossi, auteur niçois de plusieurs ouvrages sur l’Histoire et la mémoire de son pays, cette lacune est aujourd’hui comblée.

L’écrivain ethnologue a parcouru le département à la rencontre des dépositaires de témoignages en voie de disparition, réalisant une collecte de ce fond culturel, complétée par une enquête minutieuse des annales et archives historiques. L’ensemble révélé les pouvoirs et les secrets des recettes des sorcières, héritières d’un lointain paganisme.

Laissons-nous entraîner, à travers des siècles de pratiques et de traditions, sur la piste attrayante et mouvementée, de ces éternelles et fascinantes femmes aux pouvoirs magiques, propres à soulager le corps et l’âme.

L’ouvrage numérisé en CD est disponible sur simple demande au prix de 15€ en cotactant :

edmondrossi@orange.fr

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